Déclaration du Comité Bualihamu relative à l’intention d’installation de l’usine de mélange à base de phosphate

=> Funeste projet de délocalisation de l’usine de phosphate: déclaration du Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa =>

Le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa (CVBT) est un mouvement des forces vives de la Tapoa qui a pour mission d’assurer une veille et mener des actions citoyennes en vue de contribuer au développement socio-économique et durable de la province de la Tapoa. Une province à forte potentialité de développement qui regorge d’énormes ressources naturelles, fauniques, folkloriques, culturelles et humaines à même de booster son essor socio-économique et durable. Car, possédant plusieurs atouts sur le plan agricole, de l’élevage, de l’agroforesterie, du tourisme et du commerce. Cependant, la Tapoa demeure malgré ce cocktail de richesses naturelles et diverses, une province où les populations sont sujettes à plusieurs maux de divers ordres. Cela est admissible et est tributaire au mode de gouvernance que subit la province, voire la région de l’Est. Comme une poule qui pond des œufs d’or qu’on vient ramasser pour aller donner à d’autres personnes, la Tapoa a toujours une sève nourricière, un rempart économique pour la Nation, alors que sa population vit dans l’extrême pauvreté, sa jeunesse n’a pas d’emploi et la province manque de façon très criarde d’infrastructures routière aussi bien qu’elle ne bénéficie pas de l’attention de l’Etat central en matière de redistribution des ressources nationales et d’investissement économique. Toutes les politiques économiques qui ont été développées et succédées pour booster le développement socio-économique et durable de notre pays, ont vraisemblablement mis la province sur le banc des provinces négligeables et peu prioritaires. Toute chose qui contraste avec les potentialités et l’apport économique des ressources de cette province dans l’économie nationale. Du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP :2000-2010) au Plan national de développement économique et social (PNDES : 2016-2020) en passant par le la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD : 2011-2015) pour ne citer que celles-ci, la Tapoa a toujours été marginalisée suscitant naturellement et malencontreusement des frustrations, de la grogne légitime et qui demande à être entendue et soulagée. Malheureusement, dans ce pays, ceux qui sont mieux entretenus sont ceux qui ne cessent de lever le ton quand ils sont lésés et victimes d’injustice. Les cris, les mouvements, les manifestations sont devenues la panacée parce que l’Etat central qui devrait incarner l’impartialité, la non-discrimination dans sa gouvernance, se caractérise de plus en plus par des mesquineries, des combines politiques qu’on peut qualifier de déshabiller Paul pour habiller Pierre sans état d’âme. C’est évidemment dans cette façon indélicate et malveillante de gouverner que la population a été choquée d’entendre que l’usine de Phosphate sera de façon malicieuse délocalisée dans une autre région, précisément à Koupéla. Cette intention se trouve d’ailleurs être matérialisée dans un rapport dont nous réfutons certaines conclusions tendant à brandir le choix de cette ville au motif de rentabilité en lien avec la proximité à des ports.
Le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa qui avait eu la puce à l’oreille de cette intention à l’allure de mépris lorsqu’en avril 2019, la mairie de Diapaga offrait un terrain sur la route de Tansarga pour la construction de l’usine de Phosphate de Diapaga, parce que l’actuel site situé à côté de la SONABEL n’offrait pas assez d’espace pour le développement de l’usine de broyage du phosphate de Kotchari. Depuis lors, le Comité de Veille est resté sur ses gardes en renforçant la veille jusqu’à ce que courant le mois d’août, une confirmation de la délocalisation de la construction de l’usine à Koupéla. Puis, d’autres avis contraire jetant le flou prétextant comme le souligne le rapport de l’étude de faisabilité, qu’il s’agit de 2 usines distinctes mais complémentaires. Entre temps, à l’issue d’une rencontre d’information, le Comité de Veille a été informé que la décision de la délocalisation ne souffrait plus d’ambigüité. Peu après, l’on constaté dans le Quotidien des marchés publiques 2692 que la Société d’Exploitation des Phosphates du Burkina (SEPB) recrutait un prestataire pour le suivi-contrôle des travaux de construction d’une usine de mélange d’engrais à Koupéla.
Et dès lors, la grogne s’accentue. La colère et l’indignation sont devenus très âpres.
Le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa dans une émission radio animée sur les antennes de la radio de Diapaga invitait les populations à se tenir prêtes pour d’éventuelles manifestations avec un focus sur la délocalisation de l’usine de Phosphate et la reprise des travaux de bitumage sur le tronçon Diapaga-Tansarga-frontière du Bénin. Un tronçon qui d’ailleurs traverse Kotchari, localité où est extraite la matière première le phosphate pour la production de l’engrais. Vous comprendrez alors que la lenteur des travaux peut s’interpréter à tout point de vue.
C’est pourquoi, il faut qu’on se mobilise pour se faire entendre afin que les choses changent positivement pour la Tapoa. Pour le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa, il est inadmissible et inconcevable que cette usine soit délocalisée hors de la province, de la région. Pendant que les différents forums de la jeunesse de la Tapoa qui se sont succédés depuis 2016, les jeunes fustigent et crient au chômage et au manque d’opportunités d’emplois, la délocalisation de l’usine de phosphate de Diapaga est comme une négligence, un mépris pour cette jeunesse.
Le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa tout en privilégiant le dialogue et la concertation pour ramener cette usine dans la province, invite la population à se mobiliser et se tenir prête pour d’éventuels mouvements afin de manifester notre mécontentement et notre refus catégorique contre ce funeste projet de délocalisation de l’usine de phosphate. Aucun argument ne peut tenir ici ni la distance ni le contexte sécuritaire encore moins le rapprochement de la métropole. L’or qui est d’ailleurs plus précieux est extraite à Boungou et convoyé à des milliers de Km. Le coton de la Tapoa est égrainé dans la Tapoa et convoyé hors du pays via le port de Cotonou. Alors que même la production de l’engrais est pour le pays. La Tapoa qui est d’ailleurs une zone agro-pastorale par excellence mérite bien d’abriter cette usine.
Le Comité de Veille Bualihamu de la Tapoa après consultation de plusieurs acteurs et échanges internes a décidé d’une feuille de route ci-après :
-Organiser une rencontre d’information et de mobilisation des forces vives de la province à Diapaga dans les semaines à venir ;
-Animer une émission radiophonique pour informer les populations de la province ;
-Encourage et invite les forces vives de la Tapoa du côté de Ouaga, à rencontrer le ministère de l’agriculture et tous les acteurs impliqués afin de manifester notre refus de ce funeste projet;
-Tenir une conférence de presse pour prendre l’opinion publique à témoin sur d’éventuelles manifestations si le ministère perdurait dans son funeste projet de délocalisation de l’usine de phosphate de Diapaga;
-Tenir des rencontres communales pour expliquer davantage le mépris et l’abandon dont la Tapoa fait objet depuis belle lurette;
-Invite les forces vives de la Tapoa à une union sacrée autour de ces enjeux d’importance majeure;

  • Passer à une étape supérieure si le gouvernement existe sur cette délocalisation à organisant une manifestation d’envergure de toutes les populations de la Tapoa pour dénoncer le mépris de l’Etat central vis-à-vis de la province de la Tapoa.
    Forces vives de la Tapoa, restez donc mobilisées et déterminées pour défendre notre mère province.
    Fils et filles, amis et symphatisants, acteurs de développement de la Tapoa, tous ensembles, répondons à l’appel de la Tapoa qui en a assez souffert de cette négligence.
    Pour la Tapoa, ensemble avançons.
    Pour la Tapoa, aucun sacrifice n’est de trop !

Ensemble, engageons-nous pour le développement socio-économique de la Tapoa.
Vive la province de la Tapoa !
Vive la Région de l’Est !
Dieu vous bénisse et bénisse le Burkina Faso.

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