VIH SIDA : La région de l’Est deuxième avec un taux de prévalence de 2,29

Le malheur ne cesse de s’abattre sur la Gulmu. Après l’insécurité, le VIH SIDA a pris de l’ampleur dans la région de l’Est. Avec une population de plus 1 777 738 personnes en 2018, 21695 cas d’Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ont été notifiés en 2017. Une situation alarmante qui interpelle tous les habitants de la région à un comportement sexuel plus responsable.

 Le comité régional de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles (CRLS), a présenté à la presse locale les données épidémiologiques de la région. De 0.7 en 2011, la région de l’Est s’est illustrée négativement avec un taux de 2.29 en 2018, occupant ainsi la deuxième place après la région du centre qui a un taux de prévalence de 2.33.

La prévalence désigne l’état de santé d’une population à un moment donné. Le taux de prévalence du VIH SIDA de la région de l’Est étant de 2.29 en 2018 signifie que 40 711 personnes en 2018 étaient censées être malades du VIH SIDA.

Qu’est-ce qui explique cette hausse du taux de prévalence ?

Plusieurs raisons peuvent justifier cette hausse du taux de prévalence au VIH SIDA dans la région de l’Est. Depuis 2006, avec l’avènement sites d’orpaillages traditionnels, nous avons assisté à une augmentation considérable de la population. Cette augmentation est le fait que plusieurs personnes se déplacent vers les zones aurifères. L’arrivée de ces populations occasionne pour la plus part du temps un bouleversement de la vie en communauté.

De même, les différents partenaires techniques et financiers qui intervenaient dans la région ont depuis un certain temps arrêté d’exercer. La baisse des interventions (54 000 000 FCFA comme Budget pour la région de l’Est dans la lutte contre le VIH SIDA).

La situation géographique de la région est un désavantage. En effet, elle est un carrefour et est frontalière à plusieurs pays. A cause du manque d’informations, les populations sont de plus en plus exposées.

Avec l’arrivée des ARV, l’information sur le risque et la prise de conscience de l’existence de la maladie ont baissé. Les parents ont plus peur de la grossesse que des maladies sexuellement transmissibles. Avec le taux bas de prévalence des années précédentes et la situation sécuritaire qui prévalaient dans la région, une prise en charge complète des personnes vivant avec le VIH Sida était difficile.

Que faut-il faire pour diminuer ce taux ?

La prise de conscience de l’existence des maladies sexuellement transmissibles est plus que primordiale. Depuis un certain temps, les interventions sur le terrain pour la sensibilisation sur les IST ont diminué. L’amélioration de l’accès au traitement et aux soins ne sera durable que si des efforts sont faits en parallèle pour démultiplier la portée des programmes de prévention du VIH et des IST. Les stratégies de prévention de l’OMS reconnaissent l’importance de concentrer les efforts sur les situations de forte transmission.

Dans certaines zones géographiques ou sur certains groupes vulnérables de la région, il faut multiplier des réseaux de rencontre, des échanges, à toutes les personnes intervenant sur les personnes et les situations qui ajoutent le risque à la vulnérabilité.

L’OMS préconise une sexualité sans risque, l’utilisation des préservatifs et la prise en charge rapide et efficace des IST comme des éléments essentiels pour maîtriser l’épidémie. Elle recommande en outre de mettre en place des services de prévention du VIH orientés sur la réduction des méfaits des toxicomanies et d’intensifier les interventions pour lutter contre les infections à VIH chez le nourrisson, en les intégrant dans les services de santé génésique et de santé maternelle et infantile. Il faut en priorité veiller à ce que les populations vulnérables qui paient désormais le plus lourd tribut à l’épidémie, prostitué(e)s et jeunes par exemple, aient à leur disposition des services accessibles et adaptés.

Van Marcel OUOBA, www.gulmu.info  

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