Tapoa en détresse : L’urgence d’une résilience renforcée
#Tapoa : Quelle autre résilience ?
La province de la Tapoa, située dans l’est du Burkina Faso, fait face à une situation critique qui met en péril la vie quotidienne de ses habitants. Depuis plusieurs années, la province subit une série de fermetures d’institutions financières et de réseaux de communication, laissant les habitants dans une situation désespérée.
Tout a commencé en septembre 2020, lorsque l’Ecobank de Diapaga a fermé ses portes. Les autres institutions financières telles que SONAPOST_BOA ont pris la relève, mais la vie est devenue plus difficile pour les habitants de la province. En octobre de la même année, c’est au tour de la BOA de fermer ses portes, laissant la majorité des fonctionnaires sans aucune banque à leur disposition.
Malgré ces obstacles, la population de la Tapoa a su rester accrochée à l’espoir d’une meilleure issue. Mais en septembre 2021, la caisse populaire de Diapaga a également fermé ses portes, portant un nouveau coup dur aux habitants. La situation s’est encore compliquée en octobre 2021, lorsque SONAPOST de Diapaga a également plié bagages, laissant les télécommunications mobiles comme dernier rempart pour les transactions financières dans toute la province.
En janvier 2022, les opérateurs Orange_Telecel ont quitté définitivement la province. Alors que beaucoup pensaient que c’était la fin de la province, le réseau Moov est devenu le seul espoir pour les transactions financières et les communications. Les puces Orange et Telecel ont été rapidement abandonnées, obligeant les fonctionnaires, les commerçants et tous ceux qui résidaient dans la province à se tourner vers le réseau Moov.
La situation a atteint un point critique le 30 décembre 2022, lorsque le réseau Moov a cessé d’émettre dans la province. La fête de fin d’année a été difficile, mais les habitants ont dû tenir bon comme d’habitude. Cependant, cette fois-ci, le calvaire s’est prolongé. Nous sommes désormais à neuf jours sans aucun réseau dans la Tapoa.
Les personnes vivant à l’extérieur de la province n’ont aucune nouvelle de leurs proches. Les fonctionnaires sur place n’ont également aucune nouvelle de leurs familles hors de la province. Ceux qui avaient des provisions dans leurs comptes Moov ne savent plus à quel saint se vouer. La situation est indescriptible et intenable pour tous ceux qui vivent dans la Tapoa.
Une zone rouge où il n’y a aucun moyen de communication depuis neuf jours et aucun communiqué pour au moins situer les populations. Rien, absolument rien. Face à cette situation, nous ne pouvons qu’espérer que des mesures seront prises rapidement pour résoudre cette crise avant que la province ne sombre totalement.
La résilience dont les habitants de la Tapoa ont fait preuve jusqu’à présent est admirable. Mais il est urgent d’agir. Les autorités compétentes doivent prendre conscience de l’urgence de la situation et mettre en place des solutions pour rétablir les services financiers et les réseaux de communication dans la province.
La population de la Tapoa mérite d’être soutenue et de retrouver une vie normale. Il est temps que des mesures concrètes soient prises afin de garantir la sécurité et la stabilité de cette région. La province de la Tapoa ne doit pas être abandonnée dans l’oubli, elle a besoin d’une réponse immédiate pour éviter une catastrophe humanitaire.
Espérons que la fin de cette crise est proche et que la province de la Tapoa retrouvera bientôt les moyens essentiels pour permettre à ses habitants de vivre en paix et en sécurité.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info