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Prendre ROCH au mot!

Ceci est un extrait de L’Observateur Paalga : Quotidien d’Information du Burkina Faso dans sa rubrique Une Lettre pour Laye

Cher Wambi,
J’ai vraiment le moral aux talons et je ne sais plus quoi dire sur ce qui arrive ces derniers temps à notre chère patrie. C’est à croire que tel un marionnettiste, le Malin, c’est-à-dire le diable, était aux commandes des ficelles de notre nation. Tant, de mémoire de Burkinabè, jamais la cohésion nationale n’avait été autant malmenée que ces jours-ci. Alors que depuis quatre ans nous sommes dans l’œil du cyclone sans savoir quand on en sortira, voilà que le tissu social se défait gravement par endroits.

Tant que c’était uniquement le terrorisme qui cherchait à mettre à mal la stabilité du pays, avec les résultats tangibles des opérations militaires, comme « Otapuanu » dans la région de l’Est, il y avait des raisons d’espérer reprendre du poil de la bête. Même si cette guerre asymétrique que nous ont imposée les forces du mal va encore nous coûter du sang, de la sueur, des larmes et de la cendre.

Mais ce qui nous arrive depuis quelques mois est autrement plus grave et plus pernicieux que le péril sécuritaire auquel nous faisons face.

Je veux parler ici, cher cousin, des conflits communautaires qui dressent des Burkinabè contre des Burkinabè et qui sont venus se greffer au #terrorisme avec des passerelles comme si les deux fléaux se nourrissaient l’un de l’autre.

En effet, cher Wambi, alors qu’on n’a pas fini de pleurer les victimes du drame de #Yirgou survenu le jour de l’an ni de gérer la catastrophe humanitaire qui s’est ensuivie et encore moins entendu parler de détentions préventives (même si, selon une source judiciaire, l’audition de plus de 200 personnes a permis d’identifier une centaine de présumés coupables), voilà que le funeste concert de cliquetis des machettes s’est de nouveau fait entendre. Cette fois-ci à #Arbinda, dans la province du Soum, où plus de 60 personnes ont été tuées dans la nuit du dimanche 31 mars au 1er avril 2019, selon un bilan officiel.
Parmi elles, les 30 victimes de la chasse à l’homme qui a opposé Koroumbas, Peuls, Mossis suite à l’assassinat d’un chef religieux de la localité, de son fils et de son neveu. La trentaine d’autres étant tombées sous les balles assassines de terroristes qui se sont fondus dans la nature avec 9 otages, toujours selon la source gouvernementale.

Comme d’habitude, une délégation ministérielle s’est rendue sur les lieux pour apporter réconfort aux parents des victimes et appeler au calme. Mais il faut bien aller au-delà de ces airs de componction adoptés devant caméras et micros pour exorciser les vieux démons de la haine ethnique. Cela passe nécessairement par des actes forts comme l’ouverture diligente d’enquêtes de police et de justice afin que les auteurs et les complices de tels massacres de masse répondent de leur forfaiture devant les juridictions compétentes. Car si à la douleur qui affecte les parents des victimes de ces conflits communautaires doivent venir s’ajouter les sentiments d’abandon et d’injustice, il faut craindre que ces derniers ne succombent tôt ou tard aux sirènes des pêcheurs en eaux troubles comme savent bien l’être les terroristes.

Cher Wambi, il faut donc que le président #Roch Marc Christian #Kaboré, garant de l’unité nationale, qui, dans un communiqué, a annoncé des enquêtes sur les événements sanglants d’Arbinda, veille à ce que sa promesse soit suivie d’effet. 
Il y va de sa crédibilité, il y va surtout de la préservation de l’unité nationale.

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