Portrait de femmes battantes à Fada: Combari Yentani, la mécanicienne de vélo
Combari Yentani est une jeune fille qui travaille dans un domaine d’activité réputé pour être celui des hommes ; la mécanique. Elle est la Responsable au secteur 7 de la ville de Fada N’Gourma d’un atelier de réparation de vélocyclettes et de vulcanisation. Ouvert le 14 Février 2014, l’atelier de Yentani s’est agrandi au fil des ans, et aujourd’hui elle vend également des pièces détachées et des vélos « au revoir la France ». Son rêve a vu le jour grâce au soutien de l’Association pour le Développement de l’Est (ADE). Parcours.
Notre jeune fille battante a fait l’école jusqu’en classe de 4ème dans son village natal, Namoungou, situé à 25 km à l’Est de Fada N’Gourma. Vu la situation financière difficile de sa famille et du village, cette jeune fille va migrer à Fada N’Gourma. Après de multiples aventures, elle rencontre sur son chemin l’Association pour le Développement de l’Est (ADE) qui lui apporte son soutien et lui permet de se former en mécanique. « Avec l’aide de l’ADE, j’ai pu me former en mécanique (réparation des vélos) et aujourd’hui, j’arrive à gagner ma vie grâce à ce métier qu’elle m’a permis d’apprendre. » nous affirme-t-elle.
Après la formation Yentani ouvre son atelier. « Après la formation j’ai cherché à m’installer et c’est ainsi que j’ai ouvert mon atelier le 14 Février 2014. » nous a-t-elle confié. Elle nous raconte que « Au début c’était difficile vu que les femmes n’exercent pas dans ce domaine ». Avec la persévérance elle a montré que cela était possible. Aujourd’hui elle est fière de son métier et nous dit qu’elle « gagne bien ma vie et les gens me respectent« . Son voisin d’en face nous confirme que c’est une fille courageuse qui aime ce qu’elle fait. « Du coup je lui recommande tous ceux qui veulent réparer leur vélo ou pour le collage ; parce que moi je fais la mécanique moto » nous confie-t-il.
De la réparation, Yentani s’est spécialisée dans la vente de vélos d’occasion couramment appelés « au revoir la France, la vente de pièces détachées et la vulcanisation (collage de pneus et chambre à air). Elle donne également une nouvelle vie aux vieilles bicyclettes au grand bonheur de ses clients. Elle reconnait que le début n’a pas été facile parce que « mes camarades filles et beaucoup d’autres personnes se moquaient de moi au début. Maintenant les clients ne me voient plus comme une fille mais comme une personne qui connait et fait bien son travail » a-t-elle laisser entendre avec fierté.
Elle inspire beaucoup de filles et de parents qui la citent en exemple de courage et de réussite. Aujourd’hui elle accueille des filles qui veulent embrasser ce métier et son pas. Niada Céline est l’une de ses apprenties en formation que nous avons rencontrée sur les lieux. Selon elle, « Ma Patronne est vraiment une fille exceptionnelle, cela m’a inspirée et j’ai décidé de faire comme elle et je suis là en apprentissage. Les gens apprécient positivement son travail ». Tout le voisinage fait ses éloges.
Si les débuts ont été difficiles, l’amour et la passion de ce qu’elle fait lui ont permis de tenir, de se faire une place. « C’est pourquoi je lance un cri de cœur à toutes les personnes physiques et morales, au gouvernement de m’aider pour que je puisse agrandir mon entreprise et créer un centre de formation pour les jeunes filles » a-t-elle conclue.
ZERBO Korotim, gulmu.info