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Portrait de Alimata THIOMBIANO : Une Coiffeuse passionnée au service de sa communauté

À 20 ans, Alimata THIOMBIANO incarne la détermination et la passion. Étudiante en droit et coiffeuse, elle défie les stéréotypes de genre dans un domaine souvent perçu comme réservé aux hommes. Originaire de Diapangou et résidente à Fada N’Gourma, Alimata a su allier ses études à son amour pour la coiffure, un choix audacieux qui lui permet de se construire un avenir tout en contribuant à sa communauté.

Alimata a commencé sa carrière de coiffeuse il y a un peu plus d’un an. Son enthousiasme pour la coiffure masculine est palpable. « Je suis une coiffeuse, coiffeuse homme« , déclare-t-elle avec fierté. Cette affirmation, loin d’être banale, souligne son engagement à prouver que les femmes peuvent exceller dans des métiers traditionnellement dominés par les hommes. Dans un pays où les préjugés persistent, le parcours d’Alimata est une source d’inspiration pour de nombreuses femmes.

L’un des aspects les plus marquants de son travail est l’appréciation qu’elle reçoit de ses clients. « Ils m’encouragent et reconnaissent ma compétence« , explique-t-elle, ajoutant que cette reconnaissance est essentielle pour sa confiance en elle. Alimata a réussi à bâtir une clientèle fidèle, qui lui témoigne une grande admiration. Ses clients apprécient non seulement ses compétences techniques, mais également son sens de l’écoute et sa capacité à créer une ambiance chaleureuse.

Le métier de coiffeuse, bien qu’il soit une passion pour Alimata, n’est pas exempt de défis. L’un des obstacles majeurs auxquels elle doit faire face est le manque de matériel adéquat. « Il n’y a pas assez de chaises et de tendeuses« , déplore-t-elle lors de notre conversation. Le manque d’infrastructures et d’équipements nécessaires limite souvent la qualité de son service et son potentiel de croissance. De plus, travaillant dans un atelier qui ne lui appartient pas, elle ressent une certaine frustration quant à son incapacité à développer pleinement son activité.

Malgré ces difficultés, Alimata ne se laisse pas décourager. Elle continue de se battre pour sa passion et pour son rêve d’ouvrir un jour son propre salon de coiffure. À la fin de la journée, elle peut gagner entre 2 000 et 3 000 francs, une somme qui, bien que modeste, est préférable à l’absence de revenus. « C’est mieux que rien« , dit-elle avec un sourire. Cette résilience face aux défis quotidiens est une autre preuve de sa détermination.

Alimata est également consciente des inégalités qui persistent dans son domaine. Elle note que, dans certaines situations, les hommes ne croient pas en la capacité des femmes à exercer ce métier. « Comme nous sommes en Afrique, il y a des hommes qui ne savent pas que les femmes peuvent coiffer« , explique-t-elle. Cette réalité souligne l’importance de la reconnaissance et du respect des compétences féminines, non seulement dans la coiffure, mais dans tous les secteurs.

Son engagement envers sa profession est également lié à son désir de voir d’autres femmes se lancer dans ce domaine. « Je les invite à ne pas hésiter« , déclare Alimata. Pour elle, la coiffure est un métier à part entière, qui mérite d’être respecté. Elle souhaite inspirer d’autres femmes à poursuivre leurs passions, quel que soit le domaine. « C’est un travail comme les autres, il n’y a pas de sauvetage« , ajoute-t-elle, renforçant son message d’encouragement.

Alimata n’hésite pas à faire appel aux autorités locales pour améliorer les conditions de travail des coiffeurs et des coiffeuses. « Je demande des mesures d’accompagnement et des formations pour avoir plus de récipients dans ce travail« , dit-elle. Elle espère que les décideurs politiques prendront en compte les défis auxquels font face les professionnels de la coiffure, en particulier ceux qui sont souvent ignorés en raison de leur sexe.

Alimata est un modèle de détermination et de passion. Son histoire illustre non seulement les défis auxquels font face les femmes dans des métiers traditionnellement masculins, mais aussi la force de la résilience et de l’engagement. À travers son parcours, elle démontre que les femmes peuvent et doivent jouer un rôle actif dans tous les domaines, y compris ceux qui sont souvent considérés comme réservés aux hommes.

Issa THIOMBIANO, Gulmu Info

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