MEFP : Des syndicats s’expriment sur les allégations de sabotage du recouvrement des recettes
Le vendredi 08 mars 2024, alors que la Journée internationale de la femme était célébrée à l’échelle internationale et nationale, les travailleurs du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective (MEFP) ont été confrontés à de graves accusations diffusées sur le réseau social Meta (Facebook) par le biais d’une page nommée « Anonymous Élite Alpha ». Ce groupe prétend être un soutien au régime de la Transition.
Une des publications cible spécifiquement les camarades BAYIRE Zakaria et KIENTEGA Yacouba, respectivement Secrétaire général du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) et Secrétaire général de la Section SNAID du Kadiogo, ainsi que Trésorier général confédéral de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), en divulguant même leurs coordonnées. Ces écrits accusent les deux camarades de « Coup d’état économique et financier ».
Une seconde publication, d’une gravité extrême tant par son contenu violent que par ses contrevérités, affirme que les deux camarades organisent un sabotage du recouvrement des recettes afin de perturber le paiement des salaires des agents publics, dans le but de déstabiliser la Transition. Les auteurs de la publication prétendent que les camarades se sont appuyés sur la réduction de 25% des motivations financières des travailleurs du MEFP pour justifier leur action. Ils appellent ainsi au meurtre des deux camarades et de leurs familles, menaçant par la suite l’ensemble des travailleurs des impôts, voire du MEFP.
Le même jour, l’Agence d’informations du Burkina (AIB) rapportait des propos du Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim TRAORE, mettant en garde certains agents du ministère des Finances qui saboteraient les actions de recouvrement des recettes, en raison du mécontentement lié à la retenue de 25% sur les fonds communs pour lutter contre le terrorisme. Le Président a également exprimé sa préoccupation quant à la possibilité de passer à 100% de retenue si les problèmes persistent.
Les syndicats signataires soulignent que les problèmes de réseau ne sont pas nouveaux au sein du MEFP et sont connus des autorités et des usagers des services des impôts. Ils citent un exemple de 2023 où il a été relevé que le réseau informatique de la DGI (Direction Générale des Impôts) était sujet à de nombreuses perturbations, avec des conséquences telles que des pertes de recettes.
Les syndicats remettent en question l’accusation de sabotage, soulignant que la faiblesse des recouvrements des impôts en février 2024 à la DGI est peut-être liée à d’autres facteurs tels que les exonérations fiscales accordées aux entreprises, les problèmes de paiement des factures par les entreprises, l’instabilité du réseau informatique, et la morosité de l’économie nationale. Ils insistent sur le fait que les travailleurs du MEFP ont toujours consenti d’énormes sacrifices pour le recouvrement des impôts et taxes malgré un contexte national difficile.
Les syndicats signataires soulignent que la sécurité des travailleurs incombe au Gouvernement, qui doit mettre en place un management basé sur la confiance et la motivation des travailleurs. Ils appellent le Gouvernement à prendre des mesures pour assurer la sécurité des camarades menacés, à communiquer sur les défaillances du réseau au niveau des directions du ministère, à protéger les travailleurs dans le cadre de leur travail, à résoudre l’instabilité du réseau, et à répondre aux préoccupations des travailleurs transmises au Ministre chargé des finances.
Gulmu info