« l’Est apporte beaucoup et la laisser aux mains de groupes armés, c’est absolument périlleux » dixit Ludovic THIOMBIANO
L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), a tenu le jeudi 7 mai 2020 à son siège, une conférence de presse sur la situation socio-sécuritaire dans la région de l’Est du Burkina Faso.
« Bien avant 2016, l’insécurité s’était installée dans plusieurs localités de la région de l’Est, et s’est poursuivie avec une envergure sans commune mesure à l’époque », a introduit Ludovic Dramane Thiombiano, député de l’UPC. À en croire ses propos, depuis lors, ce sont les populations qui paient le lourd tribut dans cette crise sécuritaire.
Dans un passé récent, témoigne l’UPC, la région de l’Est était considérée avec « son infortunée sœur du Sahel », comme les pénitenciers du Burkina Faso. « Ce ne sont pas les travailleurs ayant déjà purgé leurs peines dans ces régions qui nous diront le contraire », s’est offusqué le parti. Pour les membres dudit parti, des expressions telles que « la Gnagna profonde », « la Tapoa profonde », la « Komandjari profonde » et « la Kompienga profonde », suffisaient pour décourager certains agents de l’Administration publique sous certains régimes et celui actuel.
Par ailleurs, le parti fait constater que depuis plus de deux ans maintenant, plusieurs communes comme Matiacoali, Yamba, Madjoari, Bartiébougou, Foutouri, n’ont plus d’autorités administratives et politiques. « Les maires, les préfets, les directeurs administratifs locaux et les conseillers municipaux ont tous fui leurs localités pour trouver refuge dans les grands centres », a déclaré en effet le parti.
« La situation socio-économique dans la région de l’Est n’est pas du tout reluisante. L’économie s’est écroulée à cause de l’insécurité. Aujourd’hui encore, les populations souffrent. La pandémie à Coronavirus a obligé les dirigeants à décréter la fermeture de plusieurs marchés de la région. Les acteurs économiques de la région sont en train de faire faillite. L’Etat d’urgence, le couvre-feu, et maintenant la pandémie, sont autant de fléaux qui se sont abattus sur nos pauvres commerçants. », témoignent les députés natifs de la zone.
Pour venir à bout de ce phénomène, l’UPC ne s’est pas contenté de dénoncer. En effet, les élus et responsables UPC de la région de l’Est proposent au Gouvernement l’opération « Ogapo», qui signifie « Dénouement final ». A travers cette opération, les forces de défense et de sécurité (FDS) et les volontaires de défense vont passer au peigne fin les cinq (05) provinces de la région, « pour les expurger des terroristes et des grands bandits qui les écument ». « Ogapo » devra tirer leçon des succès et des échecs de « Otapoanu », impliquer fortement les détenteurs du savoir traditionnel du Gulmu, et associer toutes les forces vives de la région.
L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a rappelé par ailleurs que la région de l’Est est un grenier de recettes pour l’Etat burkinabè. Cela y va en matière de mines, d’agriculture, d’élevage, de pêche, de commerce, de tourisme et de culture. « l’Est apporte beaucoup et la laisser aux mains de groupes armés, c’est absolument périlleux », ont conclu les animateurs de la conférence.
Valea, Gulmu.Info