« Les réfugiés sont devenus un fond de commerce pour les ONG et l’Etat » selon ARBF
Le Burkina Faso est une terre d’accueil des réfugiés depuis plusieurs années. Le nombre de réfugiés a augmenté ces dernières décennies à cause de l’insécurité politique dans certains pays de la sous-région et des attaques sporadiques au Nord du Mali. Au cours d’une conférence de presse, l’Association des réfugiés Résidant au Burkina Faso a dénoncé ce lundi 17 Juin 2019 selon leurs termes « Le détournement des fonds alloués aux réfugiés urbains vivants au Burkina« .
Au Burkina comme partout dans le monde, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a été mandaté par la Communauté Internationale pour conduire et coordonner l’action pour la protection internationale des réfugiés et la recherche de solutions à leurs problèmes. Autrement dit, la mission première de l’UNHCR est de chercher à garantir les droits fondamentaux et le bien-être des réfugiés. Il s’efforce de s’assurer que chacun puisse bénéficier du droit d’asile au Burkina et retourner de son plein gré dans son pays d’origine quand les conditions s’y prêtent.
Selon le président de l’ARBF, les réfugiés du Burkina sont laissés à eux même et utilisés comme des « marchandises par les ONG en charge de leur protection ». Ces ONG sont le CREDO-HCR, le UNHCR et la CONREF.
Selon les conférenciers du jour, en fonction des ressources disponibles et des situations, les ONG devraient en collaboration avec l’Etat burkinabè leur apporter une assistance humanitaire multi-sectorielle :
- Santé: prise en charge des soins de santé primaire de tous les réfugiés et demandeurs d’asile;
- Education: appui à la scolarisation de tous les enfants en âge scolaire et octroi de bourses du secondaire aux élèves réfugiés, gestion des bourses dans le cadre du programme DAFI pour les étudiants réfugiés de l’enseignement supérieur;
- Activités génératrices de revenus: financement de micro-projets, formations aux métiers et appui aux activités de petit élevage;
- Eau / Assainissement: construction d’ouvrages hydrauliques pour améliorer l’accès à l’eau en quantité et qualité suffisante;
- Distribution de suppléments alimentaires et matériel humanitaire;
- Gestion des cas individuels : Assistance sociale avec un accent sur les personnes à besoins spécifiques ( handicapés, personnes âgées, malades chroniques, enfants non accompagnée)
- SGBV : Prévention et réponse face aux violences basées sur le genre
- Protection de l’enfance : Documentation, prise en charge des enfants à risque (abus et exploitation, enfants handicapés, etc.)
- Mobilisation communautaire : structuration des communautés de réfugiés et représentativité des femmes, évaluations participatives, sensibilisations, etc.
Le constat selon les réfugiés est tout autre sur le terrain. L’assistance sociale se fait à contre goûte et selon les humeurs des personnes en charges de leurs dossiers. Une situation qui les oblige à vivre dans la misère et la précarité.
Quant à la question de recherche de solutions durables (rapatriement, réinsertion sur place et réinstallation), les réfugiés trouvent que les solutions que proposent les ONG ne sont pas des solutions durables. En effet, selon les réfugiés, les solutions et les conditions d’application des solutions n’ont pour seule ambition de se débarrasser d’eux.
N’ayant donc pas la protection et l’assistance humanitaire que l’Etat burkinabè et les ONG en charge de leur dossier, l’ARBF a décidé d’une grève illimitée qui se tiendra devant les locaux du UNHCR.