La lutte quotidienne des élèves déplacés internes pour poursuivre leurs études à Fada N’Gourma
Dans la ville de Fada N’Gourma, de jeunes élèves déplacés internes font face à un combat de tous les jours pour continuer à étudier malgré des conditions de vie extrêmement précaires. Fuyant les violences des groupes armés dans leurs villages d’origine, ces adolescents et jeunes ont trouvé refuge en ville, mais doivent désormais affronter la famine, la cherté des loyers et d’autres défis qui entravent leur éducation.
COMBARY Jérémie, élève en classe de Terminale D au Lycée Diaba Lompo, a réussi à passer ses examens cette année, malgré l’incertitude des résultats. Arrivé à Fada en 2022, il a pu bénéficier du soutien de l’État qui prend en charge ses frais de scolarité et d’examen. Cependant, pendant les vacances, il n’a aucune activité rémunératrice et doit se débrouiller pour subvenir à ses besoins. « Pendant les vacances, on n’a rien à faire, pas de contrat, pas de manœuvrage, on ne sait pas quoi faire », déplore-t-il. Bien que l’aide humanitaire leur apporte parfois un peu de vivres, cela reste insuffisant pour assurer leur subsistance.
Face à cette situation précaire, COMBARY Jérémie envisage de se lancer dans des activités génératrices de revenus comme la saponification, la maçonnerie ou l’élevage, mais manque cruellement de moyens pour se lancer. « Si on pouvait avoir un champ, on pourrait cultiver et au moins garder notre dignité », espère-t-il, en lançant un appel à l’aide de l’État et des ONG.
De son côté, YONLY Yambo, élève déplacé interne et apprenant plombier sanitaire, décrit une situation encore plus difficile. « Parfois, c’est pas facile de gagner à manger par jour. Il faut se débrouiller pour avoir 1500 F CFA en tant que manœuvre », témoigne-t-il. Le paiement du loyer représente aussi un défi constant, le forçant parfois à faire des choix cornéliens. Isolé de sa famille restée au village, il dépend de ses maigres revenus de dépannage en plomberie pour subvenir aux besoins de ses frères et sœurs.
Confrontés à ces conditions de vie de plus en plus précaires, ces élèves déplacés internes lancent un cri de détresse aux autorités et aux organisations humanitaires pour obtenir une assistance dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de l’alimentation, afin de pouvoir poursuivre leurs études dans des conditions dignes.
Paramanga WALI, Stagiaire
Gulmu Info