La Journée Promotionnelle du Lait de Fada : Un Élan d’Espoir pour la Filière Laitière
Le 28 novembre 2024, Fada N’gourma s’est parée de ses plus beaux atours pour accueillir la première édition de la Journée Promotionnelle du Lait. Au cœur de cette manifestation, un thème poignant résonnait dans l’air : « La filière lait, facteur de résilience des personnes vulnérables et des personnes déplacées internes de la région de l’Est ». Cet événement n’était pas simplement une célébration, mais un cri du cœur pour les producteurs de lait, les déplacés internes et tous ceux qui croient en la force de cette filière.
La cérémonie a débuté sous l’égide du Dr Amadou DICKO, Ministre Délégué Chargé des Ressources Animales et Halieutiques. Son discours a captivé l’auditoire, soulignant l’importance cruciale de la filière lait dans le développement socio-économique de la région. Avec passion, il a déclaré que le lait n’est pas seulement un produit, mais un pilier de la nutrition et un vecteur de revenus pour de nombreuses familles. Ses mots, chargés d’espoir, ont trouvé un écho particulier lorsqu’il a annoncé un soutien financier de 10 milliards de francs CFA par an pour revitaliser la production laitière.
La Voix des Producteurs
Au milieu de cette effervescence, un homme se tenait, le regard déterminé. Zongnaba Kayaba Justin, président de la plateforme d’innovation lait de la région de l’Est, a pris la parole. Son témoignage a révélé les défis quotidiens auxquels font face les producteurs de lait. « Nous devons montrer au monde que le lait existe toujours à Fada, malgré les difficultés« , a-t-il affirmé avec conviction.
Zongnaba a partagé les réalités du terrain, évoquant d’abord le défi majeur de la sécurité. Dans une région où l’insécurité règne, les éleveurs se battent pour faire paître leurs animaux en toute tranquillité. « Nous avons besoin d’un accompagnement au niveau sécuritaire. Il est devenu difficile de sortir pâturer nos animaux, » a-t-il ajouté, la voix empreinte d’inquiétude.
Les Obstacles Financiers
Mais ce n’était pas tout. Le financement est un autre obstacle redoutable. La transition vers un élevage urbain et périurbain exige des investissements que beaucoup de producteurs ne peuvent se permettre. Zongnaba a évoqué la fermeture d’une grande laiterie, un coup dur pour les éleveurs qui dépendaient de ce revenu régulier. « Les producteurs se sentent aujourd’hui comme des fonctionnaires sans salaire, » a-t-il déploré. « Nous avons besoin d’un soutien réel. »
En évoquant l’avenir, Zongnaba a partagé sa vision : croiser les races laitières pour améliorer les rendements. Il a souligné le potentiel énorme de la Direction régionale de l’agriculture, qui dispose de personnel technique prêt à accompagner les producteurs. « Nous avons tout le potentiel en termes de personnel. Nous demandons juste à être accompagnés, » a-t-il déclaré, l’optimisme illuminant son visage.
Durant trois jours du 2_ au 30 Novembre 2024, les participants ont exposé leurs produits et se sont concerté et repartent avec un sentiment d’espoir, convaincus que la filière lait a un avenir prometteur: un avenir où le lait serait non seulement un produit, mais une promesse de vie et de prospérité pour tous.
Issa THIOMBIANO, Gulmu Info