« La CEDEAO, un instrument technocratique » Me Kyelem de Tambela, PM du Burkina Faso
Le Premier Ministre du Burkina Faso a récemment fait une déclaration expliquant la décision historique prise par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Selon le Premier Ministre, cette décision répond aux attentes légitimes des populations de ces pays qui aspirent à une souveraineté totale. Elle a été mûrement réfléchie et précédée d’une analyse approfondie du fonctionnement de l’institution et des conséquences de leur retrait.
Les trois pays ont fait face à des groupes criminels soutenus, financés et équipés par leurs partenaires pendant près d’une décennie, dans l’indifférence de certains pays voisins et des organisations sous-régionales, dont la CEDEAO. Cette situation a conduit à la création de l’Alliance des Etats du Sahel le 16 septembre 2023.
L’Alliance des Etats du Sahel a rapidement montré son efficacité en favorisant la mutualisation des ressources humaines et logistiques, ce qui a permis de réaliser des progrès significatifs sur le plan de la sécurité au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Le Premier Ministre est convaincu qu’il est nécessaire de prendre en main leur destinée et de prendre leurs distances avec une organisation devenue une marionnette aux mains d’intérêts impérialistes.
Le Premier Ministre rappelle que la CEDEAO, créée en 1975, avait pour mission de promouvoir la coopération et l’intégration en vue d’une véritable union économique en Afrique de l’Ouest. Malheureusement, après 49 ans de fonctionnement, la CEDEAO s’est éloignée de sa mission et des idéaux de ses fondateurs.
En outre, la CEDEAO n’a pas réussi à construire la CEDEAO des peuples tant espérée par les populations de la région. Elle s’est transformée en une institution technocratique qui s’est éloignée des aspirations légitimes des populations.
Le Premier Ministre souligne également l’indifférence de la CEDEAO face aux massacres des populations, à la crise humanitaire et aux tentatives de déstabilisation des États membres. Face à cette situation, il était inévitable de quitter cette organisation qui ne répond plus à leurs attentes.
Cette décision a été soigneusement réfléchie dans les trois pays, et bien qu’elle ait des conséquences sur leurs économies, ils restent fermes dans leur conviction qu’au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, ils peuvent créer un espace économique viable, résilient et à l’écoute des aspirations de leurs populations.
Le Premier Ministre appelle les Burkinabè, tant à l’intérieur qu’à l’étranger, à faire preuve de courage et à renforcer leur résilience. Il souligne qu’aucun sacrifice n’est trop grand lorsqu’il s’agit de la souveraineté et de la liberté du pays. Il invite également les pays voisins et les autres nations à préserver les liens d’amitié et de fraternité qui ont été forgés au fil des années. Le Premier Ministre exhorte tous les Burkinabè à rester mobilisés et engagés, à renforcer la vigilance citoyenne et à faire confiance aux autorités de la Transition. Il invite également à ne pas se laisser manipuler par des officines secrètes cherchant à semer la confusion. Le Premier Ministre se dit confiant dans la victoire prochaine de leur lutte.
Odette BIRBA, Gulmu info