Grogne Sociale: A chacun son meeting, les syndicats aussi mobilisent
La coalition des syndicats a tenu un meeting ce mardi 17 novembre à la bourse du travail à Ouagadougou. L’objectif de ce meeting est de dénoncer la baisse du pouvoir d’achat et des libertés mais aussi à appeler les militants et sympathisants des syndicats à s’unir pour une prise en charge conséquente des préoccupations des travailleurs.
Depuis le 31 octobre dernier, la campagne électorale bat le plein au Burkina Faso et tout semble aller bien mais cette lecture n’est pas celle des syndicats qui voient en cela une manière pour endormir le peuple. Pendqnt aue les politiques battent leurs campagne, les syndicats ont aussi organisé la leur. Ils ne voient pas en cette élection une solution aux préoccupations des travailleurs et appelle donc ses sympathisants à rester éveiller pour ne pas céder à la démagogie des politiques.
Le collectif CGT-B, l’intersyndical des magistrats, la coordination des syndicats du MINEFID, des syndicats autonomes, tous étaient présents à ce meeting pour faire bloc à la mauvaise gouvernance.
Le porte-parole des syndicats, Bassolma BAZIE a rappelé au cours de son allocution les raisons de ce meeting qui est la baisse des pouvoir d’achats par « la multiplication des taxes à savoir la TVA, la taxe sur les véhicules à moteur, l’impôt unique sur les traitements des salaires » qui touche toutes les couches sociales. Pour lui, les libertés sont entravées surtout celle syndicale qui s’explique par des répressions et des suspensions de salaires « de plus de 700 agents public notamment dans l’éducation ». A en croire le porte-parole, la mauvaise gouvernance est grandissante avec la corruption galopante et les problèmes sociaux et humanitaires. Le fait que la rencontre gouvernement/syndicats ne s’est pas encore tenu malgré les interpellations montre le mépris du gouvernement vis-à-vis des syndicats et une volonté de ne pas mener un véritable dialogue avec eux.
Le regard des syndicats sur les élections
Pour la coalition des syndicats, seul sa lutte pourra changer les choses et non les élections. En effet, pour elle, ni l’opposition ni la majorité présidentielle ne veulent prendre en charge les préoccupations de la population mais il s’agit pour eux de se faire voter « coûte que coûte ». Pour illustrer cela elle cite « les démissions/scissions et les accusations de fraudes qui jalonnent déjà le parcours des partis qui y sont engagés ». Pour s’adresser au gouvernants actuels, le porte-parole du syndicat ne mâche pas ses mots dans l’interview qu’il a accordé à la presse, « un gouvernement qui est soucieux des préoccupations que traversent les populations avec des tas de morts, des tas de déplacés qui n’arrivent pas à se procurer un plat…Si on était autant soucieux, on ne doit pas danser avec des billets de banque qu’on lapide, si on était aussi soucieux, au lendemain de l’enterrement des 14 vaillants fils qui sont sur le front du terrorisme, ce n’est pas le moment de lancer des phases de danse sur des podiums. Donc par conséquent, il ne faudrait pas qu’on se laisse dévoyer de notre lutte par des ‘’mesurettes’’. »
Les élections couplées présidentielles et législative se tiennent le dimanche 22 novembre 2020 et pourront donner un autre départ au pays des hommes intègres.
Soumaïla SAVADOGO