Gourma: Les villages se vident, Fada se remplit, les sinistrés ont besoin d’aide.

Depuis près d’une semaine, la ville de Fada accueille de plus en plus de déplacés. On les comptent maintenant par milliers. Les violences liées au terrorisme les ont obligés à fuir laissant derrière eux, animaux, vivres et terres. Ils demandent aide et assistance à toutes les personnes de bonnes volontés.

Ce sont des personnes ayant le cœur meurtri que l’on rencontre dans les rues et les places publiques de la ville de Fada N’Gourma. Le seul service qui leur est offert à leur arrivée est la décompte des familles par l’action sociale, qui leur demande par la suite de se débrouiller en attendant que l’aide publique arrive.

Les populations s’organisent pour aider les sinistrés

L’Initiative citoyenne Populaire de l’Est fait un don de vivre et d’argent

Plusieurs familles se sont déjà organisées pour accueillir les arrivants, mais de plus en plus, elles sont débordées. Un commerçant de la ville nous confie: « Ce qui nous arrive aujourd’hui est la pire des choses. Une personne à qui tu ne penserais jamais qu’elle te tende la main, quand elle le fait, ça fait mal. J’ai plus de trente (30) personnes à ma charge et d’autres m’appellent toujours pour venir. je n’en peux plus. J’ai plus de place chez moi.« 

Une initiative citoyenne populaire a été lancée ce jour par plusieurs fils de la région. Elle a permis de récolter des dons en nature et en espèces. D’autres actions sont en cours par d’autres organisations pour alléger leur souffrance. Toutes ces actions vise à apporter une aide au comité communal mis en place pour aider les arrivants.

Un comité a vite été mis en place par la mairie de Fada pour assister les sinistrés. Il a son siège au stade municipal de la ville de Fada et abat un travail formidable. En arrivant sur les lieux, nous y avons trouvé une équipe à pieds d’oeuvre qui se débat corps et âme pour donner des directives. Selon un conseiller, la mairie de Fada prévoit une aide de vingt six millions (26 000 000) FCFA. A cette aide, elle compte aussi sur les personnes de bonne volonté pour appuyer la mairie dans ces moments très difficiles.

C’est sous la menace des terroristes qu’ils se sont retrouvés à fuir

En rappel, pour la plus part d’entre eux, « c’est sous la menace des terroristes qu’ils se sont retrouvés à fuir« . Un jeune homme tout triste relate son histoire : « Ils sont venus un soir alors que nous étions entrain de manger… Ils ont cherché à savoir où était mon père qui était le chef du village. .. Devant le refus de mon père de les suivre, il fut ligoté puis égorgé à 200 m de la maison. Craignant qu’ils ne reviennent, nous avons préféré fuire.« 

Le recensement des populations déplacées

Un autre déplacé relate son histoire. « Ils sont venus un jour de marché avec une liste de personnes à abattre… Une personne de la liste a été trouvée et égorgée dans le marché… C’est alors qu’alerté, j’ai décidé de me chercher… Ayant passé plusieurs jours dans la bourse, j’ai fini par rejoindre Fada. Je n’ai rien pu prendre derrière moi. J’attends à ce jour que ma famille me rejoigne. Malheureusement je ne peux pas y retourner.« 

Van Marcel OUOBA, Gulmu.Info

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