Drame de Tanwalbougou: « Je rejette toute forme d’extrémisme violent. » Cheikh Amadou BANDE
Le cheikh de Tanwalbougou, Amadou Bandé, a rompu le silence pour donner sa lecture sur les évènements tragiques qui se déroulent dans son village. Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur le drame du 29 Juin 2020 et de réaffirmer son innocence face aux accusations de complicité dont il dit faire l’objet.
« Je ne suis ni terroriste, ni complice des terroristes, ni bras financier du terrorisme » s’est exclamé le cheikh de Tanwalbougou, plus connu sous le nom de Tokora Mobbo.
Il se veut très clair dans sa conception sur le terrorisme : « Je rejette toute forme d’extrémisme violent. J’ai la conscience tranquille et j’ai fait de mon mieux pour sensibiliser sur les méfaits de l’extrémisme violent ».
Dans son intervention, il souhaite que les tueries cessent et souhaite que les forces de défenses et de sécurité agissent sur la base des informations crédibles et non sur la base de simple dénonciation. Il propose la vigilance et la vérification des sources d’informations. « Cette lutte contre le terrorisme doit être menée avec beaucoup de discernement pour ne pas verser du sang innocent. Je ne protège aucun de ceux qui ont porté des armes contre le pays, fut-il mon propre fils. Mais il faut agir sur la base d’informations crédibles et vérifiables et respecter la présomption d’innocence afin de préserver le socle social du vivre-ensemble hérité de nos ancêtres », a-t-il affirmé.
Comme solution, le cheikh de Tanwalbougou estime que cette guerre ne peut se gagner par les armes. Il préconise qu’on implique les notabilités de toutes les communautés dans cette lutte.
Sans cette implication, le cheick pense que le recrutement devient alors facile pour les terroristes et les renforce davantage.
En ce qui conserne le drame du lundi 29 juin à Tanwalbougou, le Cheikh parle d’une visite surprise des Forces de défense et de sécurité (FDS) aidés par des Volontaire De la Patrie (VDP) avec une douzaine de véhicules, une trentaine de motos et un char de combat, aux environs de 6h.
Toutes les concessions de la cour du Cheikh ont été fouillées. Selon sa version, « Même les poulaillers ont été fouillés ». Mais à la fin de l’opération, rien n’a été trouvé. Par la suite, le cheikh a indiqué que des pièces d’identité ont été confisquées. Ses proches ont été violentées et douze personnes ont été embarquées avec force. Ce ne fut le lendemain qu’il apprendra que cinq ont échappé à la mort mais les sept autres ont trouvé la mort selon le communiqué ministériel de la défense.
David TARAMA, Gulmu.Info