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Dossier Norbert Zongo: Où en sommes-nous?

Le procureur du Faso Ouaga1, Harouna YODA était face à la presse ce Samedi 5 décembre 2020 pour parler de l’évolution procédurale du dossier Norbert Zongo. C’était au cours d’une conférence organisée par le Centre national de presse Norbert Zongo dans la salle de conférence Henry Sebgo de ledit centre avec pour thème: États des lieux du dossier Norbert Zongo en justice 22 ans après.

Le 13 décembre 1998 , Norbert Zongo, journaliste d’investigation et trois de ses compagnons dont Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et Abdoulaye Nikiéma ont été trouvés calcinés dans un véhicule de marque TOYOTA de type Land cruiser sur la route de Sapouy à une centaine de kilomètre au sud de Ouagadougou. Le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Ouagadougou était saisi le 31 décembre de la même année. Une commission d’enquête avait été ouverte et avait conduit à la désignation de quatre suspects que sont l’adjudant Marcel Kafando du Régiment de sécurité présidentielle, Le soldat Christophe Kombacere, Banagoulo Yaro, Nacoulma Wapasseba, tous membres de la garde présidentielle et le 4e François compaore pour sa part soupçonné d’« incitation à assassinat ».
22 ans après, jour pour jour les ayants droit de Norbert Zongo et de ses compagnons n’ont toujours pas eu gain de cause car le dossier est toujours en cours.
Le 2 février 2001 monsieur Marcel Kafando était inculpé par le juge d’instruction pour assassinat et destruction de bien mobilier. Et le 18 Aout 2006 le juge d’instruction abouti à une ordonnance de non lieu. Le dossier a donc été classé pour raison de non lieu.
Il a fallu la chute de Blaise Compaoré en 2014 par l’insurection populaire des 30 et 31 octobre pour que le dossier soit rouverte.
Le 16 décembre 2014, les avocats des ayants droit de Norbert Zongo et de ses compagnons adressaient au procureur du Faso de Ouagadougou une requête au fin de réouverture d’information. Le dossier étant deposé au greffe il n’ y avait que des charges nouvelles qui pouvait permettre sa réouverture. Et les avocats des ayants droit ont jugé qu’il y avait des charges nouvelles. Leur requête était essentiellement fondée sur des documents trouvés au domicile de François compaoré qui étaient de nature à incriminer ce dernier. Ces document faisaient état de l’intérêt que monsieur François Compaoré manifestait pour les travaux de la commission d’enquête indépendante et sa proximité avec le principal inculpé qui avait bénéficié du non lieu en la personne de Marcel Kafando.
Le 7 Avril 2015, l’information était reouverte par une ordonnance rendue par le juge d’instruction. Des 10 dixaines de personnes ont été entendues comme témoin et beaucoup d’acte d’instruction ont été posées et cela a consisté à procéder à la mise en examen de quatre personnes l’adjudant Marcel Kafando du Régiment de sécurité présidentielle, Le soldat Christophe Kombacere, Banagoulo Yaro, Nacoulma Wapasseba et François compaore. Les 3 premier cités ont été mis en examen le 09 décembre 2015 et 4e se trouvait en exil.La justice Burkinabé a lancé un mandat d’arrêt international contre François Compaoré le 05 mai 2017.
Le 5 décembre 2018, la cour d’appel de Paris a émis un avis favorable pour l’extradition de François Compaoré. Les avocats de François ont formulé un pourvoi en cassation et la cour de cassation a rejetté. Ils ont ainsi décidé d’attaquer l’affaire devant le conseil d’État français en Mars 2020.
Pour l’heure la justice Burkinabé attend l’extradition de François Compaore considéré comme le maillon principal pour poursuivre le dossier Norbert Zongo selon le procureur du Faso Harouna Yoda.

Soumaïla SAVADOGO, Stagiaire

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