Déplacés à Fada: « Merci pour les vivres, mais ce n’est pas ce qu’on veut! »

Des vivres et des couchettes ont été offerts aux déplacés internes de la province du Gourma. Une cérémonie en présence des plus hautes autorités de la région a permis au maire de la ville de Fada de procéder au lancement de la distribution le mardi 10 décembre 2019. Un geste salué par certains comme salutaire, mais que d’autres rejettent du fait que ce qu’on leur donne n’est pas ce qu’ils veulent.

Dix neuf mille quatre cent quatre vingt dix sept (19497), c’est le nombre de déplacés recensés à ce jour selon le directeur régional de l’action sociale. Après une longue période de décompte, le temps de la prise en charge est arrivé. Quatre vingt (80) tonnes de riz, soixante (60) tonnes de maïs, Cent vingt cinq (125) L d’huile, 500 nattes, 200 couvertures, 65 bouilloires, 25 cartons de savon et des vêtements pour enfants, telle est la composition de la dotation de la CONASUR.

Repartie sur plusieurs sites, cette dotation devrait permettre de soulager un temps soit peu la souffrance des 1 815 ménages déplacés et vivant à Fada N’Gourma. Une souffrance qu’ils endurent depuis le mois d’Août et qui commence à trouver un solutionnement.

Si pour certains, ces dons les réconfortent, pour d’autres ce n’est pas le cas. Un déplacé nous confie n’avoir pas besoin de ces vivres car il en a plein dans ses greniers. Un autre pour renchérir affirme « La seule chose dont j’ai besoin à l’heure là est de retourner dans mon village. J’y ai laissé tout ce qu’il faut à un homme pour vivre. Ce que je demande aux autorités est de sécuriser mon village pour que j’y retourne pour continuer mes activités. Cette prise en charge est une honte pour moi. »

Selon le gouverneur certains déplacés ont même déjà repris la route du bercail. Interrogé, un déplacé affirme que « c’est face à la durée pour notre prise en charge que plusieurs d’entre nous ont préféré retourner chercher ce qu’ils y ont laissé afin d’éviter de mendier. Nous avons laissé des biens dans nos villages pour venir vivre à Fada. Mais la vie de Fada est trop dure pour nous. Nous voulons retourner dans nos villages. Nous n’attendons simplement que nos villages soient sécurisés. Merci pour ces vivres, mais ce n’est pas ce qu’on veut. »

Cyndy, Gulmu.Info

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