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Crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso : « Des citoyens sont tués, torturés ou enlevés chaque jour… »

Crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso, particulièrement dans la région du Sahel, tel est le sujet sur lequel s’est penché l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), le jeudi 23 avril 2020, au cours d’une conférence de presse tenue à son siège.

C’est au regard de « la dégradation accélérée de la situation sécuritaire, et des menaces imminentes qui pèsent sur les populations », que le parti a rencontré le presse nationale pour s’exprimer. « Des citoyens sont tués, torturés ou enlevés chaque jour dans tout le Burkina, particulièrement au Sahel », déplore l’UPC. En effet, le parti a rappelé que les attaques terroristes que connait notre cher pays depuis quatre ans, ont causé près de 2000 morts, civils et FDS, selon les chiffres des Nations Unies, et près de 800.000 déplacés internes selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR).

    « La province du Soum vit des heures sombres »

La province du Soum vit des heures sombres, s’est désolé le parti. « Les tueries sont quasi-quotidiennes. Djibo à lui seul enregistre environ 150.000 déplacés internes, et Arbinda compte plus de 60.000 déplacés », a-t-il déclaré. Tout commence à manquer : denrées alimentaires, produits pharmaceutiques, eau, gaz, carburant, … a poursuivit l’UPC dans sa déclaration. En effet, depuis un mois, cette « ville-martyr » est coupée du reste du pays. Le Sahel, épicentre de la crise sécuritaire et humanitaire, est  en train de s’effondrer sans que le Gouvernement n’y apporte une solution, à en croire le parti. Les rares produits disponibles sont vendus à des prix exorbitants. Le litre d’essence est ainsi vendu à plus de 2000 francs CFA, témoigne le parti.

« Sur les 9 communes que compte le Soum, 7 se sont vidées de leurs populations et sont sous occupation terroriste. Seuls Djibo et Arbinda, qui accueillent les déplacés, continuent de vivoter. Ces deux communes vivotant sont d’ailleurs sous verrou : pas d’entrée, pas de sortie. », précise l’Union pour le Progrès et le Changement.  

« Nous avons entendu le Porte-parole du Gouvernement annoncer la levée du blocus sur Djibo. Mais selon les informations de terrain que nous avons, la situation perdure. Seuls dix camions ont pu accéder à Djibo, au marché de bétail, sans avoir eu d’animaux à transporter. », a confié le parti.

L’Administration est absente de la province, et la population est prise en tenaille entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les mouvements terroristes, les écoles et les centres de santé sont fermés. Les enfants scolarisés sont abandonnés à leur triste sort. En effet, le parti explique que « des villages entiers sont déguerpis. Ce sont par exemple Sikiré, Peloute, Silgadji, Tongomael, Baraboulé, Nassoumbou. »

Face à ces groupes  terroristes qui rackettent les populations, leur imposent des impôts et pillent leurs bétails, l’UPC recommande au Gouvernement de prendre des mesures. Parmi lesquelles : Le renforcement de la collaboration entre FDS ;l’organisation  de patrouilles permanentes et de convois périodiques pour faciliter le transport vers les zones attaquées, particulièrement de personnes en situation d’urgence, de marchandises, d’aliments et de médicaments ; la réinstallation de l’Administration dans les zones où elle n’est plus, avec des mesures sécuritaires d’accompagnement et  l’accélération du processus de Réconciliation nationale, pour permettre à tous les enfants de ce pays de parler d’une même voix, et de s’unir pour restaurer l’intégrité de notre territoire national.

Valea, Gulmu Info

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