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Couvre-feu à l’Est: On ne joue pas avec.

Conformément à l’arrêté N°2019-008/MATDC/REST/GVRT/FGRM en date du 06 mars 2019, portant institution d’un couvre-feu dans la région de l’Est, il a été instauré un couvre-feu depuis le 07 Mars 2019. Dès le 08 Mars 2019, l’armé a invité les populations des deux régions au respect des consignes de sécurité en particulier le couvre-feu et à redoubler de vigilance afin de faciliter le travail des forces engagées.

L’entrée en vigueur du couvre-feu a obligé les populations de l’Est à changer leurs modes de vie. Obligées d’être chez soi à partir de 19h 30 depuis un temps, elles n’ont d’autres choix que de s’y conformer. Amidou DAHANI nous a confié une de ces mésaventures d’un soir. « Alors que je revenais des champs peu après 19h, je suis tombé sur une troupe aux environs de 20h. J’ai été battu, manœuvré avant d’être conduit au camp. Là aussi, ils m’ont fait travailler et le lendemain, je fus libéré contre paiement d’une amende. »

Aziz TANKOANO, lui a frôlé la mort. Au cours de l’un de ces voyages dans son village natal à l’Est, sa voiture a perdu de pression l’obligeant à circuler lentement. Avec l’état très dégradé de la voie, la tâche ne fut pas du tout facile. Il raconte avoir dépassé la commune de Matiakoali peu après 18 heures 30 mn. Sachant qu’après une heure de temps, il était dans l’incivisme, il dit avoir été dans un dilemme, « celui de dormir en bourse dans les mains des terroristes ou de continuer sa route espérant tomber sur une patrouille qui lui viendrait en aide en le secourant. »

Choisissant de continuer sa route, il nous confie que de la sortie de Matiakoali, à l’entrée de Kantchari, il s’est plusieurs fois demandé si le couvre-feu couvrait les villages traversés. « Les boutiques et les débits de boissons étaient toujours ouverts. Les populations vaquaient à leurs occupations sans aucune crainte » dit-il. Après avoir avoir fait plusieurs arrêts pour comprendre le comportement de ces villageois, ces derniers lui confièrent que « les patrouilles de jour sont pour eux qui sont au village et les patrouilles de nuit pour ceux qui vivent dans la ville. Nous au village, on ne les voit que le jour et sur les grandes voies. Ils ne viennent jamais la nuit ici. Même en cas d’attaques des terroristes (NDR Sur cet axe, c’est une chose courante), ils viennent faire le constat le lendemain dans la journée. Le couvre-feu, c’est pour ceux qui sont en ville« . Ayant compris cela, eux vaquent à leurs occupations malgré l’existence du couvre-feu dont ils connaissent l’ampleur.

Continuant sa route, il dit avoir perdu un phare à cause des nids de poule sur la voie. Une voie qui oblige à certains endroits les transporteurs à quitter l’allée principale pour entrer dans la bourse. A l’entrée de Kantchari, il dit avoir constater un long fil de gros porteurs avant le poste de contrôle de la gendarmerie. Voulant se rapprocher du poste, mais des projecteurs l’ont accueilli. Il avoue s’être stabilisé et avoir reçu l’ordre de descendre du véhicule et de se mettre à plat vendre. Ayant repecté tous les consignes, il dit avoir entendu les pandores discuter entre eux s’il fallait l’abattre ou non. Après plusieurs ordres respectés et des disputes entre les pandores, une arme détonne. Il comprend qu’un des pandores a décidé de faire des tirs de sommation. Chose que tout le monde comprendrait puisqu’en de telles situations, tout le monde est suspect. Il resta toujours allongé jusqu’à ce qu’un pandore lui ordonne d’avancer les bras en l’air et sans un geste au risque de se voir abattre.

Après le contrôle de son identité et ayant eu la chance d’avoir été connu par les pandores en garde ce jour, on lui a intimidé l’ordre de retourner se mettre dans le fil d’attente des autres transporteurs en attendant 4 heures du matin. Un ordre qu’il respecta jusqu’à la fin de l’heure du couvre-feu.

On ne joue donc pas avec le couvre-feu dans la cette région du Burkina depuis Mars. Du moins, dans les villes de la région où sont basées les forces de l’ordre et de sécurité, les populations sont obligées de respecter ou non à leurs risques et périls. D’autres témoignages viendront vous raconter la vie des populations pendant le couvre-feu dans les jours qui viennent.

Image illustrative.

La rédaction, Gulmu.info

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