Coronavirus: comment vivre sa confession en temps de confinement ?

Ceci est la chronique du Père Sosthene Bambara, prêtre rédemptoriste du burkina. En ce temps de confinement, il fait une analyse pour aider les chrétiens catholiques à vivre leur foi et à repondre aux questions suivantes:

Peut-on se confesser au téléphone ?

Alors comment se préparer pour la Pâques?

Il n’y a pas de confessions! Les prêtres sont confinés!
Peut-on se confesser au téléphone ? Non!
Alors comment se préparer pour la Pâques?

Ce corona virus, décidément, nous crée trop de problèmes. Cependant il ne peut pas nous faire manquer la miséricorde de Dieu, même s’il nous éloigne de nos prêtres. Sans confession sacramentelle, nous pouvons bien nous préparer et célébrer la Pâques avec d’abondantes grâces. Cette pandémie nous pousse à investir davantage dans l’autre dimension de notre foi qui est souvent négligée: l’intériorité, le spirituel, notre attachement personnel à Dieu. Ainsi nous vivrons le sacrement de la réconciliation dans un de ses aspects essentiels: le désir du pardon de Dieu, la reconnaissance du péché et la repentance.

La confession est appelée le sacrement de la réconciliation ou encore le sacrement de la pénitence. C’est le sacrement qui permet à tout pécheur repentant, après l’aveu de ses péchés, d’accueillir la miséricorde de Dieu et de recevoir le pardon de ses péchés. Il accorde au pénitent la guérison de l’âme, la paix intérieure, la réconciliation avec Dieu et avec l’Église et le prochain. Il permet au pécheur pardonné de retrouver la fraîcheur du Baptême. Le ministre de ce sacrement est le prêtre qui, en le célébrant, accomplit la mission de réconciliation confiée aux apôtres par le Christ (cf. Jn 20,23). Celui-ci réalise, également pour le pénitent, le ministère du Christ Bon Pasteur. Il faut alors nécessairement un prêtre pour que soit possible la célébration de ce sacrement: un prêtre qui accueille le pénitent, entend ses péchés, et lui accorde l’absolution.

Nous sommes, à cause de cette pandémie du corona virus, en confinement.
C’est sûr qu’avec toutes les restrictions, il sera difficile d’avoir un prêtre pour la célébration du sacrement de la réconciliation. C’est pourquoi certains curés offrent à leurs fidèles des conduites à tenir en cette situation où ils ne pourront pas célébrer le sacrement de la réconciliation afin de préparer comme il est de coutume la communauté chrétienne à la fête de Pâques. Alors nous devons rester en contact avec nos paroisses. Au cas où vous n’aurez pas de mesures spéciales venant de vos pasteurs, il y’a la ‹‹confession spirituelle›› qui supplée dans une certaine mesure la confession sacramentelle (confession auprès d’un prêtre), un peu comme la communion spirituelle à défaut de la communion sacramentelle.

Dans l’impossibilité d’accéder au sacrement de la réconciliation, l’Eglise nous recommande la ‹‹confession spirituelle››. Elle consiste à s’adresser directement à Dieu pour lui demander le pardon de nos péchés. C’est vrai qu’il manque à cette démarche le signe sacramentel du pardon de Dieu mais par elle nous accédons au pardon de Dieu quoique ce ne pût être avec la même intensité.

Comment vivre une confession spirituelle? Voici un exemple de cheminement.( l’essentiel demeure la reconnaissance de ses péchés et la demande de pardon)

1. Etre dans un cadre et dans un climat de prière et de recueillement, et désirer fortement le répentir et le pardon de Dieu.
2. Lire un passage de l’Ecriture sur le péché ou sur la miséricorde de Dieu ( ex: Lc 15, 1-7 la parabole de la brebis égarée ou Lc 15, 11-31 la parabole de l’enfant prodigue, Lc 18, 9-11 la prière du publicain…)
3. Invoquez l’esprit Saint pour qu’il vous éclaire sur vos péchés et vous dispose à accueillir la miséricorde de Dieu
4. Observez un petit silence, puis faites un examen de conscience comme vous le faites d’habitude avant chaque confession. Vous essayez de faire la vérité en vous pour débusquer le péché en vous( le mal que vous avez fait, le mal que vous avez pensé, le bien que vous n’avez pas fait, votre résistance à l’amour de Dieu, les difficultés dans votre rapport aux autres…).
5. Présentez à Dieu dans un esprit de repentir et de regret , vos péchés, le résultat de cette profonde investigation sur votre vie, sur votre relation à Dieu et sur votre relation au prochain.
6. Avec un cœur humilié et contri, demandez sincèrement pardon au Seigneur et confiez vous à sa grande miséricorde qui sauve et qui pardonne. Après vous dites votre acte de contrition dans lequel vous vous engagez à ne plus retomber dans le péché. Dieu qui, dans le secret de votre cœur, voit la sincérité de votre démarche, vous fera grâce.
7. Prendre des résolutions concrètes pour la réparation de certaines conséquences de vos péchés (réparer ce qui est gâté, réconcilier, pardonner ou demander pardon, rembourser…); prendre de recourir à la confession sacramentelle dès que possible;
8. Puis Vous pouvez prendre le psaume de David, le miserere psaume 50(51) ou un chant de pardon.
9. Enfin c’est le remerciement. Rendre grâce à Dieu pour son pardon. Vous pouvez prier un Notre Père et quelques ‘Je vous salue Marie’ ou un chapelet selon votre inspiration.

Fructueuse semaine sainte et bonne montée vers Pâques.

‹‹ Laissez-vous réconcilier avec Dieu ›› (2Co 5,20)

Père SOSTHENE BAMBARA, Prêtre rédemptoriste