Ces députés qui votent sans comprendre

Les hommes de médias et les organisations de défense des droits de l’homme ont assisté aujourd’hui impuissante à l’adoption du loi qualifié d’ « atteinte à la liberté de  la presse ». les plaidoiries des différentes commissions et des différents députés nous oblige à nous poser des questions sur le niveau de compréhension du nouveau code pénal.

Le père fondateur et député du PAREN Laurent Bado soutient qu’ « il faut voter la loi, quand elle va se mettre en exécution on verra ce qu’il faut,on corrigera » avant de déclarer ceci à ceux qui s’opposent à la modification du code pénal:« ils ont eu la chance,si j’étais le gouvernement,ces questions ne se poseraient pas,votez la loi! ». A l’écouter tout porte à croire qu’il veut se venger des personnes qui ont annoncé sa mort sur les réseaux et pourtant lui même avait annoncé sa propre mort avant le 31 décembre 2018.

Le député Dr Bindi OUOBA, député issu de la province de la Tapoa, après sa tentative vaine de justification pour l’adoption de cette loi a fini par qualifiés de ridicule, les membres de l’opposition. Des termes qui ont vexé les personnes mises en cause, notamment les députés de l’UPC qui se sont retirés de la salle de la plénière. Pour eux, le temple de la démocratie ne peut pas servir de violence verbale, en rapport aux propos de leur collègue OUOBA Bindi, qualifiant leurs actions de  »ridicule ».

Après l’affrontement verbal entre les députés, ce qui a entériné la sortie des députés de l’UPC de la salle de la plénière, le président de l’Assemblée Nationale Alassane Bala sakandé a invité les députés à la cordialité.

Tout porte à croire que certaines lois sont votées pour répondre aux besoins de vengeance de certaines personnes influentes. Malgré la pression des organisations professionnelles des médias et de défenses des droits de l’homme pour que le projet de loi soit rejeté par les élus nationaux, plusieurs députés à la sortie avoue ne pas maîtriser les contours de la loi et s’en remettent à la décision des leaders du groupe parlementaire. Un député dont nous tairons le nom affirme que: « Cette loi va permettre que les jeunes disent du n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Nos enfants sont devenus incontrôlables maintenant. » Et pourtant « Ce processus de législation dans l’urgence dégage l’impression d’une précipitation, mais aussi d’une volonté de cibler et de neutraliser des acteurs précis qui ont dénoncé les violations des droits humains commises dans le cadre de la lutte contre les groupes armés, » a déclaré Urbain Yaméogo, directeur exécutif du Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA).

Plusieurs députés interrogés à la sortie du vote de la loi disent ignorer que cette loi va permettre de violer la liberté des journalistes et des personnes dans la recherche de l’information dans les zones d’insécurité.

Sur 114 votants, 103 ont adopté le nouveau code pénal. L’article 312-16 du projet stipule qu’il : « Est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans avec une amende d’un million à dix millions de franc CFA, quiconque publie ou relais sans autorisation, par quelque moyen de communication que ce soit et quel qu’en soit le support, des images ou sons d’une scène d’infraction de nature terroriste ».
 

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