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CEDEAO : Rupture entre les peuples et les dirigeants ?

La communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tient  ce dimanche à Abuja, au Nigeria, son sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement.  A l’ordre du jour, la question de l’intégration, l’ECO et les situations au Mali et en Guinée.

Du 25 au 27 novembre 1981, quand le 5è sommet de la CEDEAO se tenait à Cotonou, au Bénin, l’hôte du sommet, Mathieu KEREKOU lui-même était  sous le régime Marxiste Léniniste,  donc un régime militaire. On était en Etat d’exception. Combien étaient –ils, parmi les participants ? Calculons ensemble : KEREKOU au bénin, John Jerry RWALINGS au Ghana, Samuel DO au Libéria, Zaye ZERBO en Haute-Volta, Séni KOUNTCHE au Niger, Moussa TRAORE au Mali,  Ould TAHYA en Mauritanie.

Il y en avaient sept (7) sur les seize (16) pays à l’époque qui étaient des régimes militaires issus de,  coups d’Etat. Et pourtant personne n’a boudé le sommet à cause de cette situation. Il fallait qu’en 1991,  le Président Français, François MITTERRAND  conditionne l’aide à la démocratisation des régimes. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avec les conférences nationales souveraines par- ci par- là. Aujourd’hui, la CEDEAO est dans la même mire, qui exige le pouvoir aux civils. Où  était-elle donc quand Alpha CONDE tripatouillait la constitution guinéenne en vue de rester au pouvoir ? Qui pouvait l’en empêcher si ce n’est l’armée ?

Le peuple guinéen  dans sa large majorité a accueilli l’intervention de l’armée avec joie. Mais la CEDEAO exige la remise du pouvoir aux civils. C’est là que l’organisation sous-régionale rame à contre courant de la volonté des peuples. Les diverses sanctions prises contre ces régimes (Mali et Guinée) touchent plus le citoyen lamda que les dirigeants. D’où la colère qui gronde çà et là contre ce syndicat de chefs d’Etat qui ne fait que défendre ses membres contre la volonté des peuples. A n’y prendre garde, il peut y avoir rupture entre la base, c’est-à-dire les peuples et le sommet (les chefs d’Etats). En effet, la plupart des décisions prises par les instances de cette organisation sont rejetées  par la base. Que ce soit dans l’affaire CFA-ECO ou encore dans celle concernant les prédateurs des constitutions, la CEDEAO est toujours en marge de la volonté des peuples. Il faut donc craindre qu’à la longue il n’y ait rupture entre le sommet et la base.

SAAMGOAME

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