Burkina Faso : Pour défendre les droits des usagers de l’administration, un mouvement voit le jour
En pleine création, le mouvement patriotique des jeunes pour la défense des intérêts des usagers de l’administration, dont le but est de faire respecter les droits des usagers de l’administration, a tenu son premier face à face avec les hommes de médias, le lundi 11 mai 2020, à Ouagadougou. Cette première conférence de presse marque le début effectif des activités du jeune collectif, selon son coordonnateur, Moussa Ilboudo qui, a présidé la conférence.
L’esprit de l’insurrection populaire ne cesse d’être foulé au pied par certains membres du Gouvernement et certains agents de la fonction publique burkinabè. C’est le constat qui a valu la création du « mouvement patriotique des jeunes pour la défense des intérêts des usagers de l’administration ». Cette organisation qui a été présenté à l’opinion publique par voie de presse le lundi 11 mai 2020, vise le respect des droits des usagers de l’administration. En effet, selon les initiateurs du mouvement, « force est de reconnaître que des années après l’insurrection, les mêmes pratiques persistent dans nos administrations. Si elles n’ont pas diminué dans certains secteurs ».
« Contrairement à ce que certains pourraient penser, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 n’avait pas pour seul objectif d’opérer un changement de régime politique. Elle était l’expression d’un ras-le-bol généralisé, d’un désespoir… Le peuple nourrissait un profond désir de changement : Changement dans l’administration publique truffée de fonctionnaires pourris, paresseux, malhonnêtes et affairistes », foi des membres du mouvement qui entendent faire respecter l’esprit de ladite insurrection.
À en croire Moussa Ilboudo, leur mouvement dénonce la corruption et l’absence de conscience professionnelle des agents publics qui, dans leur grande majorité continuent à s’adonner au non respect des heures de travail, aux absences perpétuelles et au racket et à l’extorsion de certains usagers de l’administration, en contrepartie d’un service rendu. Sur ce dernier point, ils expliquent que « certains fonctionnaires burkinabè sont de plus en plus gourmands et ont mauvaises réputations. ». Ils poursuivent en ajoutant que : « ils sont extrêmement coûteux et peu efficaces ». À cela, le mouvement invite comme preuve, la masse salariale à laquelle fait face l’Etat burkinabè. « Plus de 836 milliards de francs CFA, soit plus de la moitié de nos recettes (1600 milliards) propres sont affectées au paiement des salaires de seulement 200 000 agents publics. », s’offusque le mouvement. « Cela est inadmissible pour un pays pauvre comme le nôtre », a lancé le porte-parole du mouvement naissant.
Le mouvement patriotique des jeunes pour la défense des intérêts des usagers de l’administration, reconnait des efforts consentis par les usagers de l’administration publique, à travers le paiement des taxes et impôts. Cependant, il déplore le fait que ces efforts « servent non seulement à renflouer les caisses de l’Etat, mais aussi à payer des agents publics » qui ne savent même pas ceux pour quoi ils ont été recrutés.
Relativement à l’affaire dite des « magistrats contre l’Etat burkinabè », le mouvement a déclaré que si certaines pratiques des magistrats persistent, il n’est pas exclu qu’une pétition soit introduite à l’effet de relire le statut des magistrats .
À la requête des journalistes de savoir la composition du bureau exécutif du mouvement, Moussa Ilboudo a confié que pour l’heure, le mouvement n’en dispose pas. « Nous sommes toujours en attente du récépissé. Donc mes camarades m’ont chargé de coordonner les activités du mouvement en attendant », a déclaré Moussa Ilboudo.
Valea, Gulmu Info