Abus de pouvoir? Une amende pour « Identité non conforme au détenteur »
Depuis la journée d’hier, a circulé sur les réseaux sociaux au nom de la Police Municipale de Fada N’Gourma, une amende pour raison de « Identité non conforme au détenteur ». Une infraction créée à dessein pour amendée une dame détenant une carte grise dont le nom n’est pas le sien. Cette infraction parait être un abus de pouvoir vu qu’au Burkina Faso, aucune loi n’interdit l’utilisation d’un engin ne nous appartenant pas.
« Ils ont carrément fait preuve d’abus de pouvoir avec elle. Ils l’ont arrêté pour contrôle de documents, et ont mis sa moto à la fourrière juste parce que le nom sur la carte grise n’était pas son nom, mais celui de son mari. » déplorent Philippe THIOMBIANO, un nom d’emprunt présent sur les lieux au moment du contrôle.
Cette jeune dame, mariée et dont le mari vit à Ouagadougou, utilise la moto de son mari pour ses déplacements à Fada N’Gourma. Refusant de négocier comme d’habitude, elle a finalement vu son engin confisqué et mis en fourrière, pour motif « Identité non conforme au détenteur ».
Se rendant dans les locaux de la police municipale pour entrer en possession de sa moto, elle se verra obliger de pays une amande de six mille (6 000) Francs CFA. Preuves à l’appui (Ci-joint la copie de la quittance de paiement), les internautes se sont vite saisis de l’affaire pour dénoncer la bavure.
«Il semblerait donc que la police municipale de Fada interdit désormais aux usagers de conduire des engins dont la carte grise n’est pas à leur nom», se plaint Souleymane OUEDRAOGO, plus connu sous le nom de Basic Soul.
A ce que l’on sache, le rôle des policiers est de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité. Pour s’acquitter de ces fonctions, ils disposent de larges pouvoirs, mais ils ont aussi des devoirs et des obligations. En effet, dans l’exercice de leurs fonctions, les policiers sont soumis à des règles de conduite. Et l’abus de pouvoir y est proscrit. Lorsqu’un policier ne respecte pas donc son Code de déontologie, il peut faire l’objet d’une plainte.
Depuis un temps, plusieurs plaintes sur le comportement de certains policiers municipaux de la ville de Fada se font entendre et la population ne cesse de se plaindre. Il nous faut donc rappeler aux policiers que si la société a voulu que le policier ait une place si privilégiée en son sein et une autorité morale incontestable, elle n’accepte toutefois pas que les policiers s’en servent à d’autres fins que celles prévues par la loi. Agir autrement serait de nature à saper cette autorité et à amener les citoyens à se méfier d’eux et remettre en cause cette cohabitation pacifique tant recherchée.
Van Marcel OUOBA