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Situation nationale: « On ne reconnait le maçon qu’au pied du mur » Alidou Maiga

Alidou MAIGA, est un acteur très connu dans le sphère des organisations de la Société Civile dans la région de l’Est. Longtemps président du Conseil Régional de la Jeunesse de l’Est, il est aujourd’hui le président national du Réseau des Jeunes pour le Développement Économique et la Gouvernance du Burkina Faso (RJDEG/BF). Dans cet entretien que nous avons eu avec lui, il fait sa lecture sur la situation nationale et les défis prioritaires à relever pour le Burkina Faso, en général et la région de l’Est en particulier.

Depuis le 24 Janvier on assiste à un changement de régime, quelle analyse faite vous de la situation ?


Nous l’avons tous constaté. Les soldats ont pris le pouvoir à travers l’avènement du MPSR. Nous prenons acte, et nous ne pouvons pas analyser à chaud, parce que le Burkina Faso a une grande expérience dans les changements de régime. On ne reconnait le maçon qu’au pied du mur. Dans le premier discours du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), ils ont justifié le coup d’état à cause de la situation sécuritaires. Ce qui est plus ou moins légitime. Mais en bon démocrate, il n’y a pas de place pour les coups d’état dans un régime démocratique. Ils justifient leur acte comme une action pour sauver le pays des mains des ennemis. Notre souhait est qu’il réussisse. Le Lieutenant-colonel DAMIBA, aujourd’hui président du Faso, l’a si bien dit dans son discours. Il souhaite que l’ensemble des force vives du Burkina Faso l’accompagnent dans cette mission pour restaurer l’intégrité du territoire. Mais notre souhait est de voir dans un bref délai, le retour à l’ordre constitutionnel normal.

Les militaires veulent restaurer le pouvoir, quelles sont vos attentes ?


Je ne donnerai pas de chantiers de développement aux militaires. C’est une phase de transition, donc on ne les demande pas non plus un programme. Nos attentes se trouvent dans dénomination du nom MPSR. La restauration du territoire et la restauration d’un certain nombre d’acquis.
Nous attendons que dans de brefs délais le MPSR, puisse sécuriser le pays et aussi travailler à ce que les déplacés internes retrouvent leurs terres. Il y’a cette épineuse question de la réconciliation nationale. Quoi qu’on dise il faut que le président du Faso continue le travail sur la question de réconciliation nationale. Une réconciliation nationale aussi bien au niveau civil qu’au niveau militaire.
Par ce qu’entre nous civils on a besoin de réconcilier sur le plan politique, sur le plan social. Les militaires aussi, les FDS de façon générale ont besoin de se réconcilier aussi pour pouvoir parler le même langage notamment sur la question sécuritaire.
A l’issue de cette phase de transition, c’est l’organisation des élections. Nous attendons des élections crédibles, transparentes dans laquelle, chaque citoyen se sentira concerné. Il appartient donc au président de veiller à prendre des reformes très solides, pour pouvoir y parvenir.


Le Gulmu vit des moments difficiles actuellement, quel message pour les autorités ?


La situation que traverse la région de l’Est n’est pas méconnu des nouveaux hommes forts. Le président était en commandement de la région militaire de l’Est. Il connait les réalités et les défis auxquels nous sommes confrontés. Nous attendons beaucoup de lui, même si après trois semaines de pouvoir, nous ne voyons rien à l’horizon.
Les attaques continuent et quand on tue des êtres humains, toutes les secondes comptent. Il est grand temps que le Lieutenant-colonel DAMIBA s’attaque à la question sécuritaire dans le Gulmu. Nous continuons de souffrir, et nous ne ressentons pas l’avènement du MPSR dans la région de l’Est.
Nous savons très bien que ce n’est pas facile, et que les résultats ne sont pas pour demain. Nous constatons qu’une réorganisation s’effectue dans l’armée et la gendarmerie avec de nouvelles nominations. Mais la population continue de se déplacer, Elle continue d’être tuée, et même aujourd’hui à l’intérieur de la ville de Fada il y a des attaques. Alors, C’est le moment d’agir et vite, avant qu’il ne soit trop tard. Il faut véritablement intervenir très rapidement dans la région de l’Est par ce que nous souffrons énormément. On ne lui demande pas d’occulter la question politique mais véritablement ce n’est pas ça qui l’a amené au pouvoir. C’est la question sécuritaire qui l’a amené au pouvoir donc il peut mettre 80% de toute son énergie sur les questions sécuritaires et 20% sur les questions politiques.

Votre mot de fin

J’interpelle la jeunesse, parce que quoi qu’on dise, ce n’est pas des vieux qui vont venir défendre le Burkina Faso. Aujourd’hui ce sont des jeunes qui ont fait le coup d’état et qui sont au pouvoir, alors mon souhait le plus absolu est que les jeunes puissent se mobiliser pour accompagner leur mission. C’est vrai qu’on ne peut pas demander aux gens forcément en fonction de leur coloration politique, d’accompagner des militaires au pouvoir mais la mission de la restauration de la sauvegarde de l’intégrité du territoire est assez importante plus que nos chapelles politique. C’est consommé, le lieutenant-colonel DAMIBA est désormais le président du Faso.

Propos recueillis par Jonathan TRAORE pour Gulmu.Info

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