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Kantchari : La cohabitation FDS-civiles mise à mal pour une question de fesses

La goute d’eau a fait déborder la vase dans la journée du 01 Juillet 2021. En effet un jeune du village a eu une altercation avec un homme de tenue et la fin de l’histoire s’est terminée par des tirs, créant la panique dans la commune. Les raisons de cette mésentente sont liées à des rivalités entre jeunes et forces de défense et de sécurité (FDS) autours des jeunes filles de la commune de Kantchari. Comment en cette période d’insécurité, où les FDS ont le plus besoin de la collaboration des civils pour lutter contre les hommes armés, de telles scènes peuvent-elles se produire. A ce qu’on dise, « si la pluie vous bat, il faut que vous arrêtiez de vous battre. »

Depuis l’avènement de l’insécurité dans la commune de Kantchari, un détachement militaire s’est installé. A cet effet, de façon cyclique, des dizaines de jeunes militaires arrivent dans la ville. A leurs temps libres, ils se promènent dans la ville, fréquentent les débits de boissons et profitent des délices de la commune. C’est ainsi qu’ils lient régulièrement amitié autant avec les jeunes garçons que les jeunes filles. Lorsqu’il s’agit des jeunes filles, des rivalités se créent avec les jeunes du village, engendrant parfois des conflits et mettant ainsi à mal la cohabitation entre FDS et civils.

Bastonnade, brutalité et poursuite des populations lors des événements populaires, et dans les débits de boissons, plusieurs jeunes de la ville de Kantchari ont déjà été victimes. Ces scènes, très vilaines à voir et à entendre sont devenus des faits courants et on se demande si elle ne met pas à mal l’efficacité de la lutte contre le terrorisme dans cette commune.

A qui la faute ?

Si la cohabitation est mise à mal à cause des « fesses de femme », c’est de la faute des civils d’une part. En effet, les serveuses communément appelées « filles de bars » sont dans les débits de boissons pour leurs gagne-pains. Pour la plupart du temps, elle préfère discuter d’argent que de sentiments. Elles se donnent au plus offrant et ne se lient pas à un homme pour une relation sérieuse. Malheureusement, pour le cas de Kantchari, plusieurs jeunes se lient à des filles de maquis au point d’être jaloux et de vouloir s’en approprier. Avec l’arrivée des jeunes militaires bien battus et ayant les moyens financiers, ils sont vite mis en second plan par ces dernières au profit des FDS créant ainsi des frustrations. Une frustration qui sans doute pousse des jeunes à défier certains FDS dans le seul but de montrer leurs virilités engendrant ainsi des troubles. D’amis, ils deviennent très rapidement des rivaux, des adversaires voire même des ennemis.

De l’autre les FDS partagent l’autre moitié de responsabilité de cet effritement de la cohabitation. Dans cette période d’insécurité, la collaboration avec les civils est plus que primordiale. En effet, dès l’arrivée des FDS dans la commune de Kantchari, plusieurs habitants se plaignent de leurs attitudes parfois trop brutales et zélées. Pour des raisons qui n’en valent parfois pas la peine, et qui pouvaient être réglées sans les armes, ce sont parfois des tirs de sommation qui sont servis. La scène du mercredi, relaté par l’activiste Naim TOURE en est l’illustration parfaite. Pour des questions de rivalités, des débits de boissons ont plusieurs fois été visités et les détenteurs bastonnés sans aucune raison et dans l’impunité totale du fait de l’Etat d’urgence dans la localité. Les scènes les plus révoltantes sont les menaces de morts ou les bastonnades de certains rivaux par des FDS. Il faudrait que ceux qui doivent protéger les populations se souviennent de leurs serments. Les armes doivent servir pour protéger la population et non être utilisé contre elle. Et, pour gagner cette guerre, les forces de défense et de sécurité à elles seules n’y peuvent rien.

Quelles solutions pour un apaisement ?

« La paix n’est pas un mot mais un comportement » a affirmé le président feu Houphouët BOIGNY. De part et d’autre, les civils et les militaires doivent adopter pour cette commune de Kantchari, un comportement allant dans le sens de la paix à travers un dialogue. Les fondements de ce dialogue doivent se fonder sur l’acceptation de la différence des uns et des autres et du respects des règles sociales et de l’Etat. Dans les débits de boissons, tous les clients sont des civils et les différents doivent être réglés à l’amiable et au cas échéant devant les juridictions compétentes. Nulle part les uns et les autres doivent faire usage de la force des armes pour régler leurs rivalités.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

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