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Salif Keita : Une particularité qui le particularise

Né albinos à Djoliba, une région du Mali dans les années 1949 ou les albinos sont considéré comme un signe maléfique, il se voit aussitôt renié, caché et isolé. Malgré cette situation difficile pour l’artiste n’a pas baissé les bras et s’est servi de cette solitude pour développer bien d’autres qualités exceptionnelles qui le pousseront très loin là où personne n’aurait cru qu’il y sera. Lui, c’est Salif Keita, un baobab musical africain. Pour cette particularité et cet exemple de combativité qu’il possède, nous avons décidé de faire son portrait à travers cet article.

Sa peau est blanche mais de ses veines coulent du sang noir authentique. Il est descendant du fondateur de l’empire du XIIIème siècle du Mali, Soundjata Keita. L’histoire de Salif Keita a commencé ce 25 Août 1949 quand naquis celui-là même qui viendra bousculer la tradition mandingue de par sa voix puissante et son teint pas comme pour les autres. A cause de cette couleur de peau, son père « papa Keita » l’a chassé sa mère et lui car dans cette tradition, les fétiches ne sont pas des jouer et un albinos est signe de malédiction. Mais, après avoir entendu les prédictions d’un chef religieux sur la réussite de Salif, « papa Keita » change d’avis sur  ce renvoi. De retour chez eux, il mène une enfance très solitaire parce que non seulement les autres enfants le rejetaient mais aussi son père ne lui adressait pas la parole des années durant. Cette situation l’a contraint à trouver refuse dans ses études ou il excelle même d’ailleurs. Outre cela, l’homme avait une passion pour la musique. C’est ce qui fessait qu’il écoutait beaucoup les griots, les poètes-chateurs, les conteurs et autres qui transmettent les traditions orales de génération en générale. Sa voix particulière lui vient des animaux. En effet, dans sa solitude Salif s’est familiarisé aux animaux en imitant les cris de ceux-ci. « Papa Keita » fier agriculteur n’accepte pas le choix de son fils ce qui va précipiter Salif à Bamako. Comme on le sait tout début n’est pas facile et ce fut pareil pour Salif Keita qui débute sa carrière dans les cabarets de Bamako. Mais, pour une voix si particulière les occasions n’en manquent pas. C’était dans les années soixante que  Tidiane Koné, saxophoniste lui propose d’intégrer le « Rail Band de Bamako ». Après quelques années, il quitte ce groupe pour rejoindre « Les ambassadeurs » du guitariste Kanté Manfila. Le succès de ce groupe ne se limite pas seulement au Mali mais le monde entier est resté sous leur charme. C’est à Abidjan en 1978 que le groupe se créer sa renommée internationale avec l’album « Mandjou ».  A la suite de ce succès Salif Keita et Kanté Manfila s’installent 3 mois à New York et enregistrent « Primpin » et « Toukan ». Ces titres suscitent le même enthousiasme que « Mandjou ».

Paris devient la nouvelle maison de Salif après Abidjan. Il publie son premier album solo en 1987 « Soro » interpréter en malinké qui connait un succès immédiat en France. Cette année la sera pour lui une année spéciale, il est invité en Angleterre pour les 70 ans de Nelson Mandela. Cette célébration lui permet d’intégré le cercle fermé des vedettes de la World Music. Il n’est plus à présenter Salif devient  par la une star et les albums s’enchainent avec toujours le même succès. On retrouve en 1988 « Ko-Yan », en 1991 « Amen » ; en 1995 « Falon » ; en 1997 « Sosie » ; en 1999 « Papa ».

La kora et le balafon et les langues traditionnelles Malinké et Bambara, voici l’essence même de sa musique. Son but premier est de magnifier la culture africaine et aussi de défendre la cause des albinos. C’est ainsi qu’il chante «M’Bemba » et « La différence ». La première est une ode à la mémoire de ses ancêtres et la seconde un cri de cœur sur la souffrance des albinos. Ce disque fait partie sinon est l’un des albums « les plus engagés et les plus touchants de sa carrière ».

« Un autre blanc », l’ultime album de l’artiste sorti le 26 octobre 2018 est certainement le tout dernier album qui va refermer la carrière musicale de l’artiste car selon des sources sûres, il aurait annoncé la fin de sa carrière. C’était lors du festival « Niangologo en fête » au Burkina Faso le dimanche 6 décembre 2020.

                                                                                     Elodie GUIGMA, Stagiaire

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