Opinion: Une lettre ouverte de Oumarou Nassintiaba Nyaba au député Bendi OUOBA
Le citoyen Oumarou Nassintiaba Nyaba a adressé une lettre au député Bendi OUOBA. Voici l’intégralité de la correspondance.
Lors d’une session de master 2 en Histoire à l’Université Joseph Ki-Zerbo, en 2014, sur le thème : Histoire de luttes au Burkina Faso le directeur de recherche en histoire politique Jean Marc Domba Palm nous tenait, en filigrane, les propos suivants : «Le Burkina Faso est un pays de lutte, si on ne luttait pas il serait vendu ». Est-ce une hypocrisie ou une stratégie politique? Il m’est difficile de croire, en tout cas, que c’était des déclarations scientifiques, objectives. En effet, lors de ces déclaration, le MPP venait d’être créé en dissidence avec le CDP, parti au pouvoir, vomi par la grande majorité des peuples en lutte (je ne parle pas des organisations). Et lui, n’y occupait pas une place de roturier dans le Bureau Politique National de ce parti et ce, jusqu’aujourd’hui. Mais bref !
Ce rappel me permet de me poser cette question : les déclarations de certains et j’insiste sur certains hommes politiques burkinabè sont-ils orientés sournoisement ou sont-ils tenus dans le but de contribuer à la construction d’un Etat Nation? Et cette question me conduit à l’analyse des lamentations et des jérémiades pour un poste teintées de propos haineux et mensongers du grand frère que vous êtes, honorable Bindi Ouoba de la Tapoa.
Qui êtes-vous? Quel est votre mission à l’hémicycle?
Je dirai que vous êtes avant tout un Burkinabè à qui un groupe de population (paysans, artisans, fonctionnaires, magistrats, FDS,) a confié une mission. Cette mission est de poser leurs préoccupations auprès de l’exécutif afin qu’il puisse se pencher sur leurs conditions d’être humain, pour qu’à défaut d’être améliorées, qu’elles soient maintenues et protégée. Il est vrai que c’est le MPP qui vous a placé sur la liste électorale de la circonscription de la Tapoa, mais ce sont les populations de la Tapoa qui vous ont envoyé à l’Assemblée nationale.
Ce 19 mai vous déclariez au nom des populations, de la population, puisque vous y êtes par leur fait : « Le paysan ne peut pas comprendre que 190 000 personnes (les fonctionnaires) puissent se partager 870 milliards chaque année». Votre haine vous pousse à répéter 190 personnes jusqu’à recadrage. Ce que vous dites mis à part sa teneur politique est faux. L’économie n’est pas la pharmacie. Et même en pharmacie vous ne pouvez pas me convaincre, puisque le Burkina attend la chloroquine pour se sauver.
Question : Depuis votre villégiature à l’assemblée, avez-vous vu ou entendu un paysan, un artisan de la Tapoa se plaindre du salaire des fonctionnaires normaux? Nous souhaiterions être édifiés.
Tout le monde connait les réelles préoccupations des populations de la Tapoa et de l’Est en ce moment : C’est l’insécurité, c’est la voirie. Il n’y a d’autres préoccupations qui tiennent pour les peuples de l’Est. Alors, d’où vous est venue cette idée de fonctionnaire? De la Tapoa ou du MPP? Pendant que vos cousins sont égorgés dans votre Mahadaga natal, c’est aux fonctionnaires que vous vous attaquez. L’année passée j’y ai corrigé le BEPC. Je les enviais, car déjà dans ma Kompienga adoptive, nous avions fermé écoles et boutiques à maintes reprises. Cette année, aucune école de Logobou ne fonctionne. Est-ce le simple fait des fonctionnaires? Non je refuse de croire qu’un fils de la Tapoa avec ses valeurs morales et le sens des origines ait fermé les yeux sur l’appel au secours des siens au profit d’une place sur une liste électorale. Non, les fonctionnaires n’ont pas armé les terroristes, ils n’ont pas dégradé les voies de la Tapoa, ils n’ont jamais rien perçu qui ne soient inscrits sur leur bulletin de paie. Le charbon fin ce n’est pas le directeur de NAGARE qui en est l’auteur. Le recrutement mouta mouta, n’est point organisé par le CCEB de Tambaga, non ces recruteurs sont de votre classe. Les rapports sont déposés pour une gouvernance vertueuse sans suite, ça aussi ce sont les fonctionnaires qui en sont la cause. Aujourd’hui Fada a deux roi (et même là, nous avons vu votre sens de la cohésion, puisse qu’un élu a été omis par vos soins), c’est le directeur régional de la fonction publique qui les a nommés. Si votre cheval de bataille refuse d’aller dans votre direction, ne vous en prenez point aux autres. Il y a des fonctionnaires fainéants. Mais que fait le chef de famille pour les en dissuader? Combien de chefs de service ont déposé des rapports sur certains de leurs administrés sans suite? Non j’oubliais, il faut avoir une légitimité sans faille pour traquer des fainéants. C’est-à-dire, ne rien avoir à se reprocher. Mais là, je me tais.
Non la Tapoa n’avait point besoin, en plus de la souffrance qu’elle endure, de subir ce choc émotionnel du au mépris de leur émissaire à l’assemblée nationale. Grand-frère si vous voulez je peux vous citer des gens qui étaient à votre place et qui aujourd’hui sont dans le silence total. Oublié et toute honte bue. La Tapoa ne va bouger. Et nous vous y attendons de pieds fermes.
Il n’est jamais tard, si vous avez peur des terroristes, parlez au moins de la voirie. Ou bien là-bas aussi y a menaces de mort? Alors si vous avez tant peur, vous ne méritez pas de représenter un peuple qui doit composer avec la mort.
Votre attitude me laisse faire le constat suivant : soit vous êtes de mauvaise foi, soit vous êtes nul. Dans tous les cas, mauvais pour vos électeurs.
Aujourd’hui je suis coupé de Fada par ce qui fait que les autorités aussi en sont coupées et du reste du pays par la fermeture des frontières car passant par Togo-Cinkansé-Koupéla pour revenir chez moi à Fada ou pour traiter mon dossier à Ouaga. Si vous pouviez y faire un tour en allant à Mahadaga. Vous savez, Mahadaga n’est pas loin de Kompienga, il suffit de passer par Madjori. Et on se comprendra.
Au passage, dites à votre camarade politique que la formule n’a pas encore changé. Et même si elle allait changer voici ce que je lui proposer «Le Burkina Faso est un pays de lutte et si on le lutte pas il sera détruit dans ses composante sociales par les traites d’une compagnie agissante de plus de trente années»
Ceci c’est la voix d’un frère qui s’est senti meurtri par un des siens. Avec tout le respect d’un petit frère qui vous souhaite une réussite dans vos actions humaines mais pas politiques vue vos piètres actions.
NYABA Oumarou Nassintiaba
Citoyen vivant à Kompienga
70 56 38 60
email : nassintiaba@gmail.com