«La paix est plus possible que la guerre» croit l’UFC

L’Union Fraternelle des Croyants de Dori (UFC-Dori) a mobilisé des jeunes de toutes les régions du Burkina pour une conférence publique. Cette conférence publique a pour but de contribuer à la cohésion sociale à travers la mobilisation de la jeunesse. Elle a eu pour thème «Rôle des jeunes dans la construction du vivre-ensemble, la prévention de la radicalisation et la lutte contre l’extrémisme violent.»

Depuis le 6 septembre 2019, une caravane est partie de Dori pour quatre autres villes du Burkina. Les villes de Koupéla, Koudougou, Bobo et Ouagadougou ont reçu les caravaniers. Dans chaque ville, les caravaniers ont fraternisé et ont rendu visite aux autorités religieuses et administratives de ces localités. Une occasion pour eux de présenter leur engagement et les inviter à emboîter leurs pas.

« DUDAL JAM », Ecole de la paix en langue fulfuldé.

L’UFC-Dori a créé le centre « DUDAL JAM » pour promouvoir la paix. A cet effet, des cellules ont été mises en place lors de la caravane de 2013. Ces cellules locales du centre «DUDAL JAM» ont profité de cette occasion pour promouvoir le développement intégral de l’Homme à travers la culture de la tolérance et du dialogue inter-religieux. Des actions d’information, d’éducation et de sensibilisation de la jeunesse ont été menées. Ces actions ont permis d’outiller les jeunes, « d’armes de défense de la paix par le dialogue inter-religieux et interculturel ».

Monseigneur DABIRE Laurent, évêque de Dori et représentant des conseillers moraux de l’UFC-Dori, a emprunté les mots du pape Jean Paul II, pour affirmer que «La paix est plus possible que la paix, pourvu qu’on lui donne autant de moyens.». Pour lui, le vivre-ensemble est plus que possible quand on sait que notre pays traverse une période d’insécurité. Il a invité les jeunes à préserver les valeurs humaines de notre pays reconnu jadis terre d’hospitalité et de coexistence pacifique entre les communautés ethniques, religieuses.

Le Gouvernement félicite l’UFC pour cette caravane

Pour le représentant du ministre de l’administration territoriale, il est indispensable de créer les conditions favorables à l’épanouissement intégral. Pour lui, «ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.» Il a donc félicité l’union pour le travail de dialogue et de collaboration entre les communautés religieuses. Pour lui, cette action va permettre d’offrir des conditions de vie dignes.

Il a invité les jeunes à ne pas céder à la peur. Une invite que les jeunes ont comprise en signant un engagement de vivre-ensemble par l’exemple

Les conférenciers ont tous été unanimes que le Burkina a des valeurs de cohésion sociale à préserver

Les conférenciers du jour étaient composés du père Jean Paul SAGADOU, promoteur de l’évènement «Voyage Intégration Africaine», de l’imam ILBOUDO Alidou, et de Madame ZONGO Adjaratou, directrice générale de la promotion civique. A tour de rôle, chacun a expliqué l’importance du vivre ensemble. Ils ont tous démontré que les religions et les cultures sont complémentaires.

Pour Mme ZONGO,  « Seul l’ignorance de soi et de l’autre peut expliquer la radicalisation et l’extrémisme violent ». Elle affirme que tous les peuples sont appelés à cohabiter et à vivre dans l’harmonie et dans la quiétude. Cette affirmation est soutenue par l’imam ILBOUDO qui cite un verset du Coran je cite « Si Dieu l’avait voulu, il aurait créé tous les hommes identique. ».

Pour le père Jean Paul SAGADOU, nous n’avons pas de conflits entre les religions au Burkina. Pour lui, les violences que nous vivons sont le résultat des frustrations des communautés. Une frustration née de l’égoïsme des dirigeants qui cherchent toujours à se servir et non à servir. Avant de clore ses propos, il a invité les jeunes caravaniers à toujours prioriser le service du prochain en lieu et place de son propre service.

Van Marcel OUOBA, Jacques BAZIEMO, Gulmu.Info