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Il faut éviter que les Dozos se mèlent à cette guerre.

L’annonce  d’une attaque terroriste contre un groupe de Dozo a été faite ce jour. L’annonce a fait cas de 4 morts du côté des terroristes et 1 mort du côté des dozos. C’est une attaque apparemment menée par des terroristes contre les dozos. C’est du moins ce que Yacouba Drabo le Bonck,  Coordonnateur de la Confrérie des Dozos Sans Frontières a affirmé, information vite relayée dans  les médias. Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur cette situation.

Contexte sécuritaire entraine des tensions communautaires

Depuis 2015 et l’apparition de  nombreux groupes djihadistes au sahel et à l’Est du Burkina, la situation dans le pays s’est largement dégradée. Les terroristes se sont disséminés dans la population et ont profité pour mener des actions visant les représentants de l’ordre et les civils. L’objectif : instiller la peur parmi les habitants.

Les communautés dans ces régions, se sont peu à peu méfiées l’une de l’autre. Ce phénomène est devenu plus visible avec les évènements de Yirgou et de Kain qui ont occasionné des centaines de morts et de déplacés. Une situation dont leurs actions ont été guidées par la vengeance et le cycle des représailles. Les populations civiles sont les premières victimes de ces agissements. Selon certaines organisations locales, les violences communautaires ont ainsi fait plus de 250 000 déplacés dans le centre nord et le sahel.

Une polarisation autour des identités locales

Les sentiments de haine et stéréotypes envers les communautés sont instrumentalisés par les groupes armés qui prétendent défendre leur communauté contre le terrorisme. Pour autant, les nombreuses attaques recensées ont visé toutes les communautés.

La polarisation identitaire du conflit mène aujourd’hui à des situations de violences extrêmes dont les terroristes savent jouer. En se présentant comme proches de certaines communautés, ils légitiment leur position en tant que défenseurs des communautés locales.

Les dozos ont aussi déclaré la guerre aux terroristes et à leurs complices

Les Dozos se sont érigés en ennemis naturels des terroristes. Ils ont déclaré la guerre à travers un post sur la page officielle de leurs chefs. Mais qui sont-ils réellement ?  

Les Dozos sont une confrérie de chasseurs traditionnels. Présents dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, ils jouissent dans l’imaginaire collectif d’une réputation de guerrier. Les Dozos traditionnels utilisent de vieux fusils. Habillés dans des tenus de chasseurs et parés de gris-gris, ils évoquent aux habitants les antiques dozos. Le sont-ils réellement ? Personne ne peut l’affirmer aujourd’hui.

Parallèlement aux dozos, d’autres groupes d’auto-défenses se sont créés à travers le pays. Ce sont les Kolghwéogo. Tous ces groupes d’auto-défense se sont présentées comme des protecteurs des populations et des biens pour gagner le soutien de la population et parfois monnayer leurs services de protection.

Tout comme les dozos, ils ont voulu à un moment lutter contre le terrorisme. Finalement, leur mode d’action a créé une forte tension autour des identités locales. Les amalgames et les stéréotypes identitaires de toutes parts ont contribué à une hostilité de plus en plus liée aux récits identitaires.

Il faut éviter que les Dozos se mèlent à cette guerre.

Cette déclaration risque de créer une forte tension et une polarisation autour des identités locales. Elle peut contribuer aux manifestations d’hostilité de plus en plus enracinées dans les récits identitaires des communautés.

Les terroristes bénéficieront de ces tensions et mettront en grande difficulté l’autorité du gouvernement burkinabè. En tant que tels, les terroristes et tous les criminels bénéficieront du chaos, car ils peuvent non seulement affirmer leur présence, mais aussi exploiter davantage les populations vulnérables.

L’Etat doit donc intervenir au plus vite afin d’éviter toute dérives qui pourrait coûter cher à notre cher patri.

Van Marcel OUOBA, Gulmu.info

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