Villages de Dadaani et Dankpali à Fada: Un déguerpissement ou un razzia?

Les habitants des villages de Dadaani et Dankpali vivent sous les arbres depuis le lundi 15 Juillet 2019. Une opération de déguerpissement ordonnée par la mairie de Fada, a été vue par les populations comme un razzia. Les populations ont tout perdu, même leurs vivres et leurs champs.

Dadaani et Dankpali sont deux villages victimes aujourd’hui des manœuvres légales de la mairie de Fada N’Gourma. Dans les années 2002, un décret municipal transformait les deux villages en zone de pâturage. Un décret qui selon les populations victimes, semble ne pas avoir associé les propriétaires terriens comme le suggère la loi sur le foncier.

Selon l’actuel chef du village de Potianmanga, village administratif qui couvre les deux villages concernés, « C’est sous le règne de mon père que le décret a été pris. Mais mon père avait été consulté et avait demandé aux politiciens de discuter directement avec les populations concernées. La suite, nous ne pourrions vous affirmer si elles ont été associées ou pas. »

Ce décret qui date de depuis 2002, a été l’objet de tentative d’application dès l’arrivée du conseil municipal en 2016. Après plusieurs tentatives de négociations et de sensibilisations des populations, un procès a donné la possibilité au maire de Fada N’Gourma, d’ordonner le déguerpissement des populations. Une ordonnance qu’il a mise en application ce lundi 15 Juillet 2019.

L’application de décret a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. En effet, les forces de défense et de sécurités composées de policiers, de gendarmes et de militaires se sont illustrées par la méthode utilisée pour chasser les populations de leurs villages. Elles auraient abattu une répression féroce sur les populations en incendiant leur récoltes, les animaux et les habitations. Plusieurs familles se sont retrouvées sans rien après le passage musclé des FDS. Même les champs n’ont pas été épargnés. Les FDS ont pris le soins de tout détruire sur leur passage. Les populations sont donc sans vivre et sans espoir. Les images ci-dessous témoignent de l’ampleur des dégâts. Des images prises par notre confrère Guy Michel BOLUVI, de la presse écrite Les échos des l’Est.

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La gestion conflictuelle des ces cas ( Le Cas Namoungou-Momba, le cas Kabomga, le cas Kounkoufouanou et le cas présent) met en question l’effectivité et l’efficacité des cadres juridiques et institutionnels en vigueur depuis l’adoption de la RAF (Réorganisation agraire et foncière). Nous rappelons que les populations de la région de l’Est vivent sous une ère d’insécurité et que le vivre-ensemble est la chose que les dirigeants chantent à chaque rencontre. Après de tels actes, la collaboration entre FDS et populations est mise en mal. Les populations continueront-elles de leurs faire confiance?

En attendant d’avoir plus d’informations et la version du maire de la commune de Fada à travers une conférence de presse ce samedi aux environs de 11h, quelques questions nous laissent sans réponse?

• Les populations locales des villages sinistrés ont-elles été réellement associées dans la prise de cet arrêté municipal?
• Les FDS avaient-elles vraiment besoin des brûler les vivres et les biens des populations pour les chasser de cette zone?
• Pourquoi le maire a-t-il attendu après deux mois de la saison hivernale pour ordonner ce déguerpissement?